« La Silicon Valley ne résoudra jamais les problèmes concrets en matière de mobilité »

Hyperloop, Tesla, Uber, Waymo…Ces dernières années, l’ascension irrésistible de géants de la Silicon Valley a nourrit la conviction partagée que le futur des transports serait hyper-technologique. Un futur fait de mobilité en 3D, dans lequel une flotte de véhicule volants électriques croiserait harmonieusement dans le ciel, libérant ainsi les routes de leurs congestions chroniques tout en émettant moins de dioxyde de carbone. Quant aux véhicules autonomes, ils allaient rendre la conduite obsolète.

Pour le journaliste et auteur techno-critique Paris Marx, cette vision est une chimère. En plus d’être excluante pour le plus grand nombre, elle vise à nous distraire de la persistance de problèmes très concrets, comme la dépendance structurelle au véhicule individuel. Il développe ses arguments dans un essai critique, What Silicon Valley Gets Wrong About The Future of Transportation  et propose sa vision pour un futur des transports équitable.

 » Depuis le début des années 2010, la Silicon Valley se plaît à décrire l’avènement imminent d’un monde dominé par les véhicules autonomes. Cette hype artificiellement entretenue a brutalement cessé un soir de mars 2018. Ce jour-là, une piétonne a été mortellement percutée par un véhicule autonome de la flotte d’Uber, alors qu’elle tentait de traverser son vélo à côté d’elle à Tempe, dans l’État de l’Arizona. Elle a été victime d’un scénario non programmé par le véhicule, qui ne prenait pas en compte l’éventualité qu’un piéton traverse en dehors des clous. Cet incident tragique a marqué un tournant pour tout le secteur de la tech. Il s’agit d’une part du premier cas de décès directement imputable à une erreur technologique. Ensuite, l’accident a forcé l’industrie des véhicules autonomes à infléchir son discours, passant de promesses comme « l’arrivée des véhicules autonomes sur nos routes n’est qu’une question de mois » à « la technologie est encore imparfaite et nous n’atteindrons peut-être jamais le niveau d’autonomie le plus abouti ». Nous sommes fin 2022, les véhicules traditionnels circulent toujours et la révolution du véhicule autonome n’arrivera probablement jamais. »

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