L’annonce très ambiguë de la suppression de la police des mœurs, responsable de la mort de Mahsa Amini, semble trahir le désarroi du régime, face à une colère populaire qu’il a été incapable d’anticiper. Le slogan auquel s’identifient les protestataires et qui a débordé au-delà des frontières de l’Iran, « Femmes, vie, liberté », est le reflet d’une exigence de changements structurels, considérés jusqu’à présent comme incompatibles avec les fondements de la République islamique.
Voile
Après la mort de Mahsa Amini, les Iraniennes ont lancé un mouvement qui fera date. Très tôt rejointes par leurs homologues masculins, leur face-à-face avec le pouvoir en place est avant tout un combat pour la liberté.
Les appels à la grève générale se multiplient dans le pays, et les travailleurs du secteur pétrolier semblent amorcer un mouvement dans ce sens. Cette possibilité fait craindre aux autorités une contagion à l’ensemble des secteurs.
La solidarité des hommes avec les femmes au sein de ce mouvement ne tient pas uniquement à un phénomène de sympathie ou de compassion vis-à-vis d’elles, mais elle est l’expression d’un mal profond que ces derniers ressentent aussi à même leur subjectivité. Il en va de la dépossession de son être par un Etat carnassier, malhonnête, immoral et dépravé, qui entend leur dénier l’appropriation plénière de leur existence.
Assiste-t-on à une révolution féministe en Iran ? Les manifestations se poursuivent malgré la répression depuis le décès de Mahsa Amini. Depuis, une vague de protestations secoue le pays. Si des dizaines de personnes sont mortes, tuées par la police, et des milliers d’autres ont été arrêtées, le mouvement ne semble pas s’essouffler.
Après cette pandémie, nous voilà repartis pour une réconfortante empoignade autour de la question de la neutralité dans les services publics. Car il est clair qu’une femme voilée et conduisant un tram ou une rame de métro de la STIB menace gravement la neutralité du service public. Le retour de la polémique autour du port du voile fait souffler un vent de fraicheur sur nos sociétés traumatisées par la pandémie : enfin, la vie reprend son cours normal et nous permet de revenir à nos occupations favorites, au premier rang desquelles, édicter des règles relatives à la vêture féminine. Nous voilà donc repartis pour une réconfortante empoignade autour de la question de la neutralité dans les services publics.
Sans s’avancer sur le contenu précis d’une proposition susceptible de satisfaire une majorité des défenseurs tant de la neutralité que de la diversité de la fonction publique, il semble possible de travailler sur différents axes pour élaborer une proposition pacificatrice qui admette que ni l’interdiction généralisée ni l’autorisation globale de tous les signes convictionnels n’est aujourd’hui réaliste.
Le débat fait rage depuis plus de 30 ans. Doit-on autoriser le port du voile dans les institutions publiques ? Ce mardi, la ministre bruxelloise de la Mobilité Elke Van den Brandt (Groen) a annoncé que la Stib allait accepter le port de certains signes convictionnels « dans certaines conditions ». Ces déclarations ont mis le feu aux poudres dans ce débat politique où les différents partis se déchirent sur la question. Pour Corinne Torrekens,. on assiste à un glissement sémantique entre islam et islamisme. Ce qui est relatif à l’islam devient de l’islamisme
La question du port du foulard fait moins de vagues au nord qu’au sud du pays. Ces deux affaires ont relancé de plus belle le débat sur le voile chez les francophones, que ce soit à gauche ou à droite. Mais au nord du pays, l’approche est assez différente. Certaines personnalités politiques ont réagi mais globalement, le ton est plus calme. Sauf exception, les partis se montrent beaucoup moins divisés qu’au sud.
Rappelons, pour poser les enjeux, que la Belgique se définit comme un État neutre : il reconnaît et finance plusieurs religions et aussi une philosophie non-confessionnelle comme le courant laïque. Ou bientôt le bouddhisme : c’est dans l’accord de gouvernement De Croo, le bouddhisme sera reconnu sous cette législature. Le débat s’est enflammé depuis plusieurs semaines, surtout à Bruxelles, à cause d’une décision de justice.