Les récentes sorties de Bart de Wever dans le Tijd, indiquaient clairement qu’il refusait tout accord avec le Vlaams Belang : « Je ne veux rien faire avec ce parti ». Mais le leader de la N-VA n’a pas toujours été aussi catégorique.
Il y a deux mois à VTM, il s’était montré plus conciliant expliquant qu’il pourrait envisager une collaboration si le parti se nettoyait en profondeur. Le Vlaams Belang souhaiterait donc se présenter aux élections avec une image plus propre, « dédiabolisée »
Vlaams Belang
Bart de Wever, le président de la N-VA, veut réformer le pays de manière extralégale. Cette déclaration a été abondamment commentée depuis samedi. Un coup de communication qui augure d’une stratégie de la terre brûlée. Mais en attendant cette sortie fantasmée du désert belge et cette arrivée en terre promise flamande, Bart de Wever ne peut qu’attendre et ressasser son évangile. Car la terre brûlée de la maison Belgique peut brûler longtemps. Plus longtemps que la durée d’une carrière politique, ou même qu’un parti.
Le fondateur de l’agence de communication Exposure compare les montants dépensés par certains partis à des organisations dans le privé : » La N-VA et le Vlaams Belang ont des dépenses qui sont similaires à celles de multinationales. Les autres partis comme l’Open Vld, Groen ou Vooruit consacrent des budgets dignes de PME. »
Water Zinzen est un ancien journaliste de la chaîne publique VRT. « Certes, l’histoire ne se répète jamais de la même façon. On n’entend pas, de nos jours, le bruit des bottes des SS et des SA résonner dans les rues. C’est d’ailleurs presque devenu un cliché : les fascistes actuels s’affichent en costume-cravate. Mais les similarités que relève Verhofstadt n’en sont pas moins stupéfiantes. Et les erreurs qui ont conduit Hitler au pouvoir sont bel et bien répétées.
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Le président de Vooruit, Conner Rousseau, a donné le coup d’envoi de la campagne électorale. Son objectif principal : empêcher le Vlaams Belang d’accéder au pouvoir. Sa stratégie : organiser un combat de boxe entre le parti favori des sondages et le plus populaire des responsables politiques. Mais est-ce bien judicieux ?
Un paria dans son propre pays : c’est en ces termes que s’est décrit l’écrivain néerlandais Abdelkader Benali après le déferlement de généralisations et de commentaires racistes qu’a suscité, sur le cloaque qu’est devenu Twitter, sa réaction aux échauffourées survenues après le match de la Coupe du monde entre la Belgique et le Maroc. « On assimile toute une population aux méfaits d’un petit groupe »
Les images des émeutes après la victoire du Maroc face à la Belgique, ont été abondamment relayées sur les réseaux sociaux. Les politiques ne sont pas en reste, les condamnations sont unanimes, mais le Vlaams Belang se détache nettement et trouve une occasion en or pour déployer ses idées identitaires.
La menace du terrorisme d’extrême droite est à nouveau au sommet de l’actualité. Un projet d’attentat a été déjoué, un suspect est décédé lors d’une fusillade avec la police. A chaque acte de violence de l’extrême droite certains pensent que cela pourrait être défavorable aux partis d’extrême droite comme le Vlaams Belang. Mais si l’on regarde dans le passé on peut remarquer que ce n’est pas le cas. Pire même, c’est l’inverse.
Hier, un ancien député Vlaams Belang est devenu bourgmestre de Grimbergen. Sur la même journée la KU Leuven a pour la première fois invité le président du Vlaams Belang pour une conférence. Le cordon sanitaire qui vise donc à lutter contre la banalisation de l’extrême droite en refusant de gouverner ou de collaborer avec elle a passé une sale journée.
La bataille politique du 1er mai, ou comment la Fête du travail est devenue celle de tous les partis
Elle fut longtemps le symbole des partis rouges, mais aujourd’hui quasi toutes les couleurs politiques revendiquent la Fête du travail. Les libéraux francophones tentent donc de débaucher des électeurs du PS; le Vlaams Blok en fait de même avec le parti socialiste flamand, ce qui démontre que l’adoption des symboles de l’autre reflète la stratégie électorale des partis. La lutte pour les symboles symbolise la lutte pour les électeurs.
Une première hier à la télévision flamande, un président de parti francophone a débattu avec un président du Vlaams Belang. C’est le président du MR, Georges-Louis Bouchez qui s’est prêté à l’exercice. C’est une profonde remise en cause du cordon sanitaire.