Porté par les commandes des Etats, le laboratoire américain a généré 36,8 milliards de dollars de ventes l’année dernière, avec son seul vaccin anti-Covid, soit près du tiers de son chiffre d’affaires total. Son bénéfice net a, lui, plus que doublé, à 22 milliards de dollars. Surtout, l’Américain se positionne bien au-delà des performances de ses concurrents. Et de se préparer « à entrer dans une phase endémique » du Sars-COV-2 avec la production de nouveaux traitements.
Vaccins
Le retour de la pandémie dissipe douloureusement l’optimisme alimenté par les campagnes de vaccination. La prise de conscience des limites inhérentes à cette parade indispensable est brutale.
Faut-il répliquer aux antivax ? Face à l’évocation de la « liberté de choix » et de la « liberté d’expression », est-il encore légitime de tenter de répondre,
de rappeler à la raison, d’évoquer les constats scientifiques ?
Oui c’est une nécessité démocratique…
Les groupes Pfizer, BioNTech et Moderna, qui ont développé des vaccins à ARN-messager contre la Covid-19, engrangent des bénéfices faramineux tout en délaissant les pays du Sud, qui pâtissent d’un manque d’accès aux vaccins, dénonce mardi Oxfam sur base d’un rapport de la People’s Vaccine Alliance, dont l’ONG fait partie.
Les pays riches ont un surplus de vaccins de plus d’un milliard de doses. 241 millions de doses vont bientôt devoir être jetées car proches de la péremption. La redistribution des doses vers les pays faibles est lente.
Le monde est à la croisée des chemins de la pandémie de COVID-19. Les pays qui ont manqué le premier rendez-vous de couverture vaccinale sont extrêmement vulnérables au variant Delta à très forte contagiosité. Ils sont également des foyers pour les nouveaux variants qui risquent de se répandre dans le monde entier. Les gouvernements des pays producteurs de vaccins (États-Unis, pays membres de l’Union européenne, Royaume-Uni, Inde, Russie, Chine), doivent coopérer sous la direction des États-Unis afin d’assurer un approvisionnement suffisant en doses de vaccin à destination des pays les plus pauvres.
Aux États-Unis, le ralentissement de la campagne vaccinale implique par exemple que les États disposent, dans leurs frigos, de dizaines de millions de doses inutilisées, et dont une partie pourrait purement et simplement finir à la poubelle.
Pour s’assurer une fourniture la plus rapide possible et appuyer financièrement le travail des laboratoires, la Grande-Bretagne, comme les États-Unis ou l’Union européenne, ont passé des commandes massives de vaccins avant même qu’ils ne soient prêts. Les chiffres donnent le tournis: le Royaume-Uni devrait recevoir au total 467 millions de doses en 2021.
Le don annoncé au G7 d’un milliard de doses d’ici à la mi-2022 ne fait pas du vaccin un « bien public mondial ». Il manque encore aux pays riches une vraie stratégie, unitaire et cohérente, pour un accès équitable aux vaccins anti-Covid. S’il est une mission que ce G7 devrait s’assigner, c’est bien de se donner l’ambition et les moyens de débarrasser la planète de cette pandémie dévastatrice, grâce à une distribution et une production équitables du vaccin.
Il y a un siècle, une pandémie de grippe a tué plus de gens que la Première Guerre mondiale. De nos jours, la pandémie de COVID-19 tue davantage d’Américains que toutes les guerres américaines depuis 1945. Mais il y a toutefois une grande différence : c’est que la science n’avait pas de vaccin contre le virus de la grippe à l’époque, alors qu’à présent plusieurs entreprises et pays produisent des vaccins contre la COVID-19. les États-Unis doivent devenir le fer de lance d’un groupe de pays riches dans un plan de vaccination du reste du monde dès aujourd’hui, avant même de mener à bien leur travail sur le plan national.
Cette affaire touche à l’essence même de la politique Bruxelloise, cette idée que Bruxelles est mal servie dans le fédéralisme. Que Bruxelles est traitée de manière « utilitariste » par les autres sans penser à ses habitants. L’essence bruxelloise précède son existence, puisque c’est ce sentiment de manque de reconnaissance qui est à l’origine de la création de la Région (c’est au fond aussi le cas des deux autres). Aujourd’hui ce sentiment est toujours très présent. Bruxelles estime ne pas être traitée à l’égal des autres Régions, que Bruxelles est une sous-région.
C’est existentiel, mais c’est aussi actuel.
Depuis le début de l’actuelle pandémie, chacun peut constater que la science et la médecine ont de moins en moins la cote auprès d’un certain public. Si nombreux sont les citoyens qui se réjouissent de l’arrivée de vaccins contre le Sars-Cov2, qui respectent les recommandations des épidémiologistes et qui suivent l’avancée spectaculaire des connaissances médicales, il en est qui rejettent en bloc la science, la médecine moderne et les médicaments qu’elles nous proposent.
La pénurie actuelle de vaccins est artificielle et évitable. Elle résulte du fait que nous avons laissé le contrôle de la disponibilité des vaccins à une poignée de fabricants commerciaux, alors que la plupart des efforts de recherche et de développement (R&D) ont été financés par des gouvernements, donc par nous tous, y compris des années de recherches préalables des centres de recherches publiques et universitaires sur lesquelles le développement rapide des vaccins repose.