La guerre en Ukraine a créé une légitime émotion qui ne doit pas se transformer en un piège empêchant de l’analyser de façon rationnelle. Face à l’émotion suscitée par les images de destructions et de souffrances du peuple ukrainien, la tentation serait d’intégrer le plus rapidement possible l’Ukraine au sein de la famille européenne. C’est du moins ce que demande explicitement le président ukrainien. Pourtant, quelques éléments de réflexion peuvent être soulignés.

Alors que l’Union européenne célèbre lundi son 72e anniversaire, la guerre en Ukraine la pousse à se transformer radicalement pour devenir un acteur puissant sur la scène mondiale.
« La guerre du président russe Vladimir Poutine en Ukraine remet fondamentalement en question notre architecture de paix européenne« , a déclaré vendredi la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

Le président des États-Unis avait dès son arrivée au pouvoir dénoncé l’axe des pays autoritaires contre lequel il voulait mettre en œuvre un axe des régimes démocratiques. Il est essentiel, et c’est là la mission des pays européens, d’éviter de créer un nouveau clivage idéologique et une nouvelle division du monde en deux blocs antagonistes, d’autant qu’à se lancer dans une telle entreprise, les pays occidentaux risquent fortement de ne pas être suivis par nombre de pays asiatiques, africains et latino-américains.

En voulant déclarer l’énergie nucléaire et le gaz naturel fossile comme « investissements durables », la Commission Européenne a pour projet de les transformer en « énergies d’avenir », bonnes pour la planète et donc ouvertes aux financements privés ou publics. Un label et une aubaine sorti tout droit de l’action des lobbies français du nucléaire et allemands du gaz naturel !

Un soleil levant rougeoie à l’horizon depuis à peine une heure dans le petit aéroport de l’île de Lampedusa, située entre la Tunisie et la Sicile. Les trois membres de l’équipage du Seabird, l’avion de l’organisation allemande Sea-Watch piloté par l’ONG suisse Humanitarian Pilote Initiative (HPI), s’engagent sur les pistes. Le tarmac est quasi désert, à l’exception de l’hélicoptère noir et jaune de Frontex, l’agence européenne de garde-frontières et garde-côtes créée en 2004 pour protéger les frontières extérieures de l’espace Schengen.