Décortiquer les mécanismes d’invisibilisation des femmes à l’œuvre dans le champ techno-numérique et redonner la belle part aux chercheuses et aux informaticiennes : telle est l’ambition du livre « Technoféminisme » de Mathilde Saliou où il est question d’inégalité de traitement par les algorithmes, de cyberharcèlement à l’encontre des femmes et d’essentialisation de ces dernières.
Le rachat de Twitter par le milliardaire s’est accompagné d’une nouvelle politique de modération favorable aux franges les plus radicales, qui font leur grand retour sur le réseau social. «Venez comme vous êtes.» C’est peu ou prou le message envoyé par Twitter ces derniers jours en réintégrant de nombreuses personnalités d’extrême droite.
Les rêves cosmiques d’Elon Musk ne font plus rire. Jusqu’ici, on présentait ce personnage fantasque comme un entrepreneur de génie, qui fascinait à la fois les amateurs de success stories et les fans de science-fiction. Aujourd’hui, ses superpouvoirs inquiètent.
Les prises de position du milliardaire, tout comme sa gestion du réseau social, témoignent d’une ligne résolument favorable au conservatisme extrémiste et à la complosphère. Celui qui expliquait il y a quelques semaines avoir procédé à cette acquisition pour aider l’humanité, en bon techno-solutionniste messianique, révèle peu à peu un autre objectif: la lutte contre tout ce qui touche de près ou de loin au progressisme et la promotion du confusionnisme apprécié des sphères de l’alt-right.
Le nouveau propriétaire de Twitter a lancé un appel à voter Républicain aux élections de mi-mandat aux États-Unis ; cet adepte de la liberté de parole sans limites va dans le même sens que Donald Trump dont il n’est pourtant pas proche.
Le rachat d’un réseau social par un milliardaire directement impliqué dans l’action politique est une première. Le risque de conflit d’intérêts est majeur.
Pour comprendre la rationalité du système Musk, il faut en déconstruire les grands principes. À travers la désactivation de Starlink en Ukraine ou sa tentative chaotique de racheter Twitter, le milliardaire est en train de construire une puissance géopolitique formelle, complémentaire des prérogatives actuelles des États-Unis — une puissance fondée sur un cocktail nouveau : trolling, technologie totale, techno-politique. Asma Mhalla fait le point dans cette étude.
Dans les pays du Golfe se joue un drame silencieux, celui d’Africains happés par l’illusion d’un avenir meilleur et qui se retrouvent dans un véritable enfer domestique. “The Continent” a enquêté plus précisément sur les employés kényans piégés dans ce système. Mauvais traitements, absence de soins, blessures et assassinats, la liste des sévices est longue.
Peiter “Mudge” Zatko, l’ancien directeur de la cybersécurité de la plateforme et l’un des experts les plus reconnus en la matière, a transmis une plainte cinglante aux autorités américaines : des lacunes de sécurité “extrêmes et flagrantes” sur la plateforme risquaient de fragiliser la vie privée de ses utilisateurs, la sécurité nationale et la démocratie.
En infligeant la peine ubuesque de trente-quatre ans de prison à la jeune doctorante en médecine pour avoir défendu les droits humains, les juges justifient les pires clichés dont les autorités saoudiennes sont les premières à se plaindre.
Avec le Digital Services Act adopté le 23 avril, l’Union européenne pourra imposer aux grandes plates-formes numériques (Facebook, Amazon) de mieux éliminer les contenus illicites en ligne. Le rachat de Twitter par Elon Musk, qui défend une conception radicale de la liberté d’expression, rappelle combien il est urgent de baliser le fonctionnement des réseaux sociaux.
En fervent libertarien, Musk se dit « absolutiste de la liberté d’expression », proclamant cette liberté de tout dire, même la haine, même le mensonge, au titre du Premier amendement de la Constitution américaine.