Ces nouvelles monnaies allaient changer la face du monde, disait-on. Elles nous ont surtout apporté une vague d’arnaques et de krachs dignes de la vieille économie. Peu de marchés sont autant manipulés. Faire monter les cours, puis laisser tomber. On achète une monnaie, on le fait savoir, on fait circuler des rumeurs favorables et, une fois que le cours a bien monté, on vend.
Spéculation
La faillite de FTX, l’une des principales plates-formes mondiales d’échanges de cryptomonnaies, est le résultat d’un cocktail aussi classique qu’explosif, entre aveuglement, négligences et contexte toxique, qui appelle à un encadrement ferme, en particulier aux Etats-Unis.
L’heure est à la mobilisation générale. Face à la flambée des prix du gaz et de l’électricité, chacun est prié de s’y mettre : tandis que les particuliers et les entreprises sont appelés à réduire leur consommation d’énergie, les producteurs d’électricité, de gaz et de pétrole sont contraints de mettre la main à la poche. Seul un secteur continue néanmoins de prospérer sans entrave : la finance.
La folie des NFT, les “non fongible token” que l’on traduit par jetons non-fongibles, s’est emparée d’investisseurs qui voient dans ces “tickets de caisse” d’objets numériques l’expression d’un art nouveau. Mais comme toute nouvelle activité lucrative, elle attire déjà les escrocs.
Elles n’ont rien de monnaies, même si l’engouement et l’appât du gain universels les affublent du qualificatif flatteur de «crypto monnaies», dans une tentative vouée d’avance à l’échec de les crédibiliser et d’attirer le chaland. Il faut en effet avoir et le cœur et l’estomac bien accrochés pour prétendre traiter et échanger de telles monnaies à la volatilité inouïe. Elles ne sont, en réalité, qu’un instrument – un énième – de pure spéculation offrant une valeur intrinsèque nulle !
Le poids de l’immobilier est, aujourd’hui, considérable dans l’économie chinoise. Tandis que ce secteur constituait 5% de son PIB en 1995, il est devenu l’un des moteurs principaux de la croissance du pays car il pèse désormais 30% de l’activité économique chinoise. Sensiblement aux mêmes niveaux que le poids du marché immobilier en Espagne et en Irlande préalablement à l’implosion de la bulle.
Les caractéristiques du bitcoin – dont une rareté garantie et une contrefaçon extrêmement difficile – en font un fantastique objet spéculatif. Comme aucun actif tangible ne sous-tend sa valeur, le cours du bitcoin correspond à un instant donné à ce que ses investisseurs pensent que les autres investisseurs sont prêts à payer pour un bitcoin. Le bitcoin, c’est la substantifique moelle de la spéculation. C’est le baron de Münchhausen qui s’extrait avec sa monture d’une fosse marécageuse rien qu’en tirant sur les languettes de ses bottes !
Elon Musk a lourdement secoué le marché des cryptomonnaies en publiant une série de tweets dans lesquels il a critiqué très ouvertement le Bitcoin. Le 12 mai, le milliardaire a annoncé que Tesla n’accepterait plus le Bitcoin comme moyen de paiement, en justifiant cette décision par le fait que le Bitcoin se basait sur une technologie extrêmement énergivore. Le tweet du milliardaire a causé une chute brutale de 15% du cours de la cryptomonnaie.
Les excités de cette «révolution monétaire» s’y réfugient soit par méfiance vis-à-vis de leur Etat, soit par perte de confiance en leur monnaie dont ils estiment qu’elles ne vaudra plus grand-chose demain du fait de l’activisme des banques centrales. Soit pour les deux raisons, qui sont hélas un peu confuses dans des esprits n’ayant en général aucune culture historique, prompts à échafauder et à privilégier les scénarios les moins vraisemblables.