Les partis ne se contentent plus de réagir après le sondage, mais jouent la carte de l’anticipation lorsqu’ils pensent qu’un panel citoyen sera interrogé. Désormais, la simple éventualité qu’un sondage soit réalisé rend les hommes et les femmes politiques de ce pays aussi nerveux que les résultats eux-mêmes d’une telle enquête !
Sondages
Cette illusion sondagière fait un mal profond à la démocratie en focalisant l’attention sur la course de chevaux, en favorisant les intrigues politiques, coups bas compris, en fabriquant des candidats et en introduisant un peu plus l’argent et le pouvoir dans la compétition politique.
Quand le temps aura passé et que les observateurs de la chose publique (« les professionnels de la profession » comme disait Godard) auront repris leurs esprits, ils se pencheront peut-être avec stupéfaction et angoisse (rétrospective) sur le déroulement de la précampagne électorale des présidentielles de 2022. À moins qu’ils n’aient plus désormais qu’à solder les comptes lugubres de ce qu’elle aura produit.