Impuissant à lutter contre l’inflation, le gouvernement britannique refuse de céder aux revendications de rattrapage de salaires, alors qu’une vague de grèves de grande ampleur frappe le Royaume-Uni. Une situation qui traduit la grande faiblesse politique de ses dirigeants.
Salaires
Avec cet accord la Vivaldi tient-elle un nouveau départ ? C’est ce qu’espère Alexander de Croo. Il compte sur une forme de reset ou de restart de son gouvernement, un nouveau départ qui a été négocié ce week-end via des consultations entre les présidents de la Vivaldi.
Cela montre sans doute qu’il ne fallait pas aider toutes les entreprises par des réductions de charges généralisées. Car la situation est contrastée. C’est dans l’industrie que se concentrent ces augmentations de marges. Or au sein du secteur industriel figurent les entreprises de l’énergie qui tirent ces marges vers le haut. Mais tout le monde n’est pas logé à la même enseigne.
Veillée d’arme pour les syndicats qui organisent demain, en front commun une première manifestation pour le pouvoir d’achat. Pour les syndicats, l’enjeu est de transformer la colère sociale en victoire politique. Le risque c’est qu’ils soient concurrencés, et débordés, notamment par le PTB.
Il y a dans le monde du travail une tension sur les salaires ou de meilleures conditions de travail. Avec une croissance forte et des pénuries de main d’oeuvre, il y a aussi une fenêtre pour obtenir des accords.
Des dizaines de milliers de salariés américains se sont engagés dans des mouvements de grève cet automne. Avec l’épidémie, nombre d’entre eux affirment avoir pris conscience de la valeur de leur travail et s’agacent que leurs sacrifices ne soient pas reconnus par leurs dirigeants.
L’idéologie américaine du capital, née a l’Université de Chicago en 1970, a engendré la suprématie de l’actionnaire. Les entreprises ont , depuis, bénéficié d’une reduction de l’impôt des sociétés de 75%. Il rapporte moins de 10% des revenus dès l’Etat de l’OCDE. Il a fallu dès lors taxer les revenus du travail et la consommation, à savoir le contribuable. Ces mécanismes maximisent les revenus du capital au détriment du travail. Les profits des entreprises ont été favorisés par une série de mesures qui, naturellement, ont financé partis et acteurs politiques qui ne risquaient pas de remettre cette idéologie en question.
Depuis le milieu des années 1980, l’inflation a disparu. Il faut remonter à 1982 pour trouver en France une hausse moyenne annuelle des prix à la consommation supérieure à 10%. La Banque centrale européenne voudrait bien avoir une inflation «inférieure à mais proche de 2%». Elle n’y arrive pas. Comme le constatait récemment le gouverneur de la Banque de France , «entre 1999 et 2007, l’inflation s’est établie en moyenne à 2,1%. Mais entre 2013 et 2019, elle n’est ressortie qu’à 1%. C’est nettement insuffisant.»
C’est l’élément le plus marquant de l’accord intervenu au sein du gouvernement vivaldi, la prime de maximum 500 euros net pour les travailleurs d’entreprises qui ont eu de bons résultats durant la crise. Une prime qui doit débloquer la négociation entre patronat et syndicats à propos des salaires. La Belgique choisit une fois de plus la voie du paternalisme salarial, une spécialité maison.
Le nombre de travailleurs pauvres a augmenté dans 16 pays de l’Union européenne. Face à cela, la Confédération européenne des syndicats demande que la directive sur les salaires minimum de la Commission européenne interdise de fixer ces rémunérations en dessous du seuil de risque de pauvreté.