Cela montre sans doute qu’il ne fallait pas aider toutes les entreprises par des réductions de charges généralisées. Car la situation est contrastée. C’est dans l’industrie que se concentrent ces augmentations de marges. Or au sein du secteur industriel figurent les entreprises de l’énergie qui tirent ces marges vers le haut. Mais tout le monde n’est pas logé à la même enseigne.

L’idéologie américaine du capital, née a l’Université de Chicago en 1970, a engendré la suprématie de l’actionnaire. Les entreprises ont , depuis, bénéficié d’une reduction de l’impôt des sociétés de 75%. Il rapporte moins de 10% des revenus dès l’Etat de l’OCDE. Il a fallu dès lors taxer les revenus du travail et la consommation, à savoir le contribuable. Ces mécanismes maximisent les revenus du capital au détriment du travail. Les profits des entreprises ont été favorisés par une série de mesures qui, naturellement, ont financé partis et acteurs politiques qui ne risquaient pas de remettre cette idéologie en question.

Depuis le milieu des années 1980, l’inflation a disparu. Il faut remonter à 1982 pour trouver en France une hausse moyenne annuelle des prix à la consommation supérieure à 10%. La Banque centrale européenne voudrait bien avoir une inflation «inférieure à mais proche de 2%». Elle n’y arrive pas. Comme le constatait récemment le gouverneur de la Banque de France , «entre 1999 et 2007, l’inflation s’est établie en moyenne à 2,1%. Mais entre 2013 et 2019, elle n’est ressortie qu’à 1%. C’est nettement insuffisant.»

C’est l’élément le plus marquant de l’accord intervenu au sein du gouvernement vivaldi, la prime de maximum 500 euros net pour les travailleurs d’entreprises qui ont eu de bons résultats durant la crise. Une prime qui doit débloquer la négociation entre patronat et syndicats à propos des salaires. La Belgique choisit une fois de plus la voie du paternalisme salarial, une spécialité maison.