Le Qatar a énormément investi pour ce Mondial, et, malgré les critiques des pays du Nord et le « Qatargate » du Parlement européen, a réussi son opération de séduction. Les pays du Sud se sont sentis fiers de voir un tel événement organisé dans le monde arabe. e boycott était en effet un débat du nord ; et on retrouve ici un clivage qui est apparu avec la guerre en Ukraine : une partie du « Sud global » en a marre des leçons de morale des pays du nord, anciens colonisateurs et maîtres du monde ! Commentaire personnel : même quand ils ont raison !
Qatar
Doha n’est pas le seul pays à mener un tel lobbying. Régulièrement, les échos se font de la pression de plusieurs pays, sensibles aux prises de position du Parlement européen. Les pressions de la Chine et la Russie, utilisant toutes les méthodes, y compris l’espionnage et l’entrisme, ont été bien décrites récemment. Mais même des pays dit « amis », comme les États-Unis font entendre puissamment leurs voix, convoquant presque les eurodéputés, en cas de mise en danger de ce qu’ils considèrent leurs intérêts
C’est le drapeau palestinien que l’équipe marocaine a brandi sur la pelouse et dans les vestiaires après sa victoire historique sur l’Espagne et sa qualification historique pour les quarts de finale. L’omniprésence de la solidarité avec le peuple palestinien est l’une des leçons du Mondial du Qatar.
Dans les rues de Doha et aux abords des stades, des drapeaux palestiniens fleurissent. Une cause politique mise en avant par le pays organisateur et acceptée pour la première fois par la Fifa. Le Qatar travaille énormément son image » et « ça passe par défendre la cause palestinienne. »
Il serait temps que M. Infantino et ses soutiens à la FIFA rompent avec la déconnexion dont ils ont fait preuve ces derniers jours et entendent enfin le message qui leur est envoyé. Pour cela, il leur faudrait instaurer une gouvernance à même de prendre ses distances avec les puissances de l’argent et qui se consacre exclusivement à la promotion d’un football universel et populaire.
Au large des côtes qataries, la compagnie Qatar Energy, épaulée par le géant français Total, prévoit de prolonger l’exploitation du gisement de gaz naturel North Field, considéré comme le plus important au monde. Sauf que cette exploitation constitue « la pire » des 425 «bombes climatiques » recensées aux quatre coins du monde par les scientifiques.
Depuis la capitale du Qatar, ce journaliste sportif britannique livre ses premières impressions, entre stupéfaction face à l’ambition affichée par les organisateurs et malaise permanent.
L’indignation tardive suscitée par l’organisation du Mondial de football au Qatar illustre comment certaines préoccupations, le changement climatique en tête, sont devenues centrales et comment les pays occidentaux se sont laissés aveugler par le mirage qatari.
Un pays de 2,2 millions d’habitants, dont 90% de la main d’œuvre est importée. Sur leur propre territoire, les Qataris ne sont que la quatrième nationalité représentée, derrière les Indiens, les Bangladais et les Népalais. Depuis l’attribution du Mondial, la popula « Si les travailleurs migrants partaient tous brutalement du pays, l’économie qatarie s’effondrerait dans la minute. »tion du pays a plus que doublé.
Il n’y aura pas de boycott des autorités belges de la coupe du monde au Qatar. Ainsi en a décidé le conseil des ministres restreints. La ministre des Affaires étrangères se rendra sur place dès le premier tour. Une victoire éclatante de ce qu’on appelle la « real politik. » On ne peut pas demander au Qatar de nous fournir en gaz d’un côté, et être un peu trop regardant de l’autre.
S’il existe un événement capable de résumer à lui tout seul la folie, l’absurdité et l’inconséquence de notre époque, c’est bien la prochaine Coupe du monde de football au Qatar. Le symbole de la corruption, de la gabegie et de l’omniprésence de l’argent qui permet de s’affranchir de toutes règles et d’accoucher d’une manifestation qui, si elle a lieu, représentera l’acmé d’une période où pourvu qu’on possède quelque fortune, on peut tout se permettre.