L’interdiction de débarquer du brut russe dans les ports de l’UE et du G7 constitue un levier important pour tarir la principale source de devises dont dispose Vladimir Poutine. Mais, pour l’UE, la ligne de crête est étroite entre sa volonté de hâter la fin de la guerre et celle d’amortir les effets de la crise énergétique.
Poutine
Le régime de Vladimir Poutine ne cache pas son objectif : briser par l’arrière un pays qui a le front de lui tenir tête. Des calculs hasardeux, car le peuple ukrainien tient bon.
Au premier congrès des Soviets, le 9 juin 1917, Lénine déclare : « Que la Russie soit une fédération de libres républiques ! « Accédez aux Ukrainiens, et vous ouvrirez la voie à la confiance mutuelle et à une union fraternelle entre deux nations égales. » Pour Poutine, c’est un déni de l’unicité de la grande nation russe, « un peuple trinitaire composé de Grands Russes, de Petits Russes et de Biélorusses. » Cela aboutit à une Ukraine « nationaliste » aux dépens de la Russie historique
Berlusconi : « J’ai un peu renoué le contact avec le président Poutine, un peu beaucoup, dans le sens où pour mon anniversaire, Poutine m’a envoyé vingt bouteilles de vodka et une très gentille lettre. J’ai répondu en lui envoyant des bouteilles de Lambrusco et une très gentille lettre. Il m’a dit que j’étais le premier de ses cinq vrais amis »
Qui parle de négociations ? Le Président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a accès aux deux parties. La Turquie a appelé à un cessez-le-feu immédiat, et Erdogan propose d’organiser une rencontre entre le président russe et son homologue ukrainien Volodymyr Zelenski. Face aux bombardements massifs des villes ça pourrait sembler une proposition de bon sens.
La Russie a essuyé une nouvelle humiliation avec l’explosion qui a visé le pont jeté sur le détroit de Kertch, le 8 octobre. Il était le symbole triomphant de l’annexion unilatérale et illégale de la Crimée, le voici devenu l’illustration d’une ambition impériale mal en point. Cette humiliation ne peut que raviver les discours les plus extrêmes sur les plateaux de télévision russes, où la propagande la plus folle se déverse au quotidien. La menace d’un recours à l’arme nucléaire y figure en bonne place.
L’Ukraine a repris Lyman, une ville occupée depuis quatre mois, et qui devait faire partie des zones annexées aujourd’hui. Poutine menace l’Occident mais son armée continue d’enregistrer des revers. Que fera-t-il après ?
Avec son discours du 30 septembre, le président russe a changé de récit, faisant du conflit qu’il a lui-même déclenché en envahissant l’Ukraine une guerre de civilisations contre un Occident désigné en « ennemi ». Il ferme ainsi toutes les portes du dialogue et de la diplomatie.
Celui qui avait su se bâtir l’image d’un homme qui dispose de l’ensemble des cartes pour à la fois tenir son pays et renforcer sa puissance sur la scène internationale, voit désormais la situation lui échapper, et cela devient visible à l’extérieur.
La contre-offensive ukrainienne marque-t-elle un tournant dans le conflit ? Peut-elle fragiliser le président russe ? Comment interpréter la posture de Poutine ? Le point de vue de Jean de Gliniasty, directeur de recherche à l’IRIS, ancien ambassadeur de France à Moscou.
Officiellement, le pays n’est pas en guerre. Mais il le sera peut-être bientôt, et 300.000 réservistes sont appelés sous les drapeaux. l
L’annexion de certaines régions ukrainiennes en ferait des territoires russes, et leur attaque permettrait à Moscou d’entrer officiellement en guerre, déclenchant ainsi la possibilité légale d’une mobilisation
Les référendums, prélude à l’annexion par la Russie, dans quatre zones occupées par l’armée russe en Ukraine ouvrent la voie à une nouvelle étape militaire russe