L’État de droit est menacé par des forces politiques populistes. Dans différents pays, une véritable guérilla est déclenchée contre le pouvoir judiciaire. Au cœur de cette bataille : le juge constitutionnel. Le plus récent épisode de la guérilla contre le pouvoir judiciaire se déroule en Israël. Sous la pression des religieux, Benjamin Netanyahu se fait un plaisir d’utiliser sa majorité d’occasion pour museler la Cour Suprême.
Populisme
Le futur du Brésil et de l’Amazonie se jouera en partie dans la fin du sentiment d’impunité, qui a marqué le mandat de Bolsonaro et n’a pas disparu, loin s’en faut. Un certain nombre d’actions menées par les partisans de l’ancien président en témoignent. La plus visible est l’attaque contre les institutions menée lors du putsch raté de la semaine dernière. Mais en arrière-plan, de façon plus discrète, une culture politique de refus de l’ordre démocratique reste très active. L’Amazonie est un de ses terrains, au point qu’on peut y voir une citadelle assiégée par les ultras bolsonaristes.
Les grands médias européens ont tendance à diviser et à cataloguer les migrants et les réfugiés en fonction de leur région d’origine. Ils alimentent ainsi la rhétorique populiste sur les “bons” et les “mauvais” immigrants. En tant que facilitateurs du débat public, ces derniers jouent un rôle démesuré dans la manière dont ces nouveaux arrivants sont accueillis. En décidant de la manière de présenter les faits, ils donnent le ton et le rythme pour que le public et les politiciens se forgent une opinion et agissent en conséquence.
Les mesures de plus en plus restrictives de plusieurs pays européens pour interdire l’accès à leur territoire et les opinions qui les sous-tendent sont sans effet sur le développement des flux migratoires. Mais il y a de plus en plus de morts sur les routes de l’immigration, en particulier en Méditerranée. La réduction souhaitable du nombre de victimes va de pair avec des politiques plus respectueuses des droits humains.. Analyse avec Christian Jouret et Catherine Withol De Wenden
La sociologue Eva Illouz s’attaque cette fois à la matrice émotionnelle du populisme en prenant l’Israël de Netanyahou comme terrain d’étude. L’occasion d’identifier quatre affects sur lesquels s’appuient des leaders populistes tels que Netanyahou, mais aussi Trump, Bolsonaro ou Orbán pour nourrir leur propagande et asseoir leur légitimité : le ressentiment, la peur, le dégoût et l’amour de la patrie.
L’étroitesse de la victoire du candidat à la présidentielle face à Jair Bolsonaro dit combien la tâche est immense, tant le bolsonarisme est désormais ancré au Congrès ainsi que dans de nombreux Etats du géant sud-américain.
Peut-on relever les défis du climat sans embêter les gens ? C’est la question du Week-end (oui on en est là !). Question suscitée par le plan air climat déposé par le ministre wallon en charge du climat, Philippe Henry. Ce plan est une mise à jour d’une actualisation d’un catalogue de mesures à prendre pour que la Wallonie atteigne ses objectifs climat en 2030. Il a été en partie construit par des panels citoyens.
Chercheur en science politique, professeur agrégé de sciences sociales et directeur de l’Observatoire de l’opinion de la Fondation Jean-Jaurès, Antoine Bristielle publie Voyage en terres complotistes chez Fayard, un livre qui chercher à décrypter ce phénomène de société et à en analyser les causes et les moyens d’action pour y faire face.
Les nouveaux populistes refusent désormais les résultats des urnes. Comme le formule le dramaturge Tom Stoppard dans une maxime lumineuse : « la démocratie est un système où les partis perdent les élections ». À cette aune, le recul est patent. Ainsi de Donald Trump qui parle de « vol » et de « mensonge » à propos de sa présidentielle perdue.
Dans son nouveau livre, l’historien des idées Jan-Werner Müller défend un « libéralisme d’en bas » s’appuyant sur l’État pour protéger les plus fragiles. Avec La peur ou la liberté, quelle politique face au populisme ? (Premier Parrallèle, 2020), il s’interroge sur les impasses d’un libéralisme uniformisé, dénaturé, oublieux de son sens originel : garantir les libertés individuelles.
L’emprise du numérique sur nos existences contribue à une perte tendancielle du taux de confiance des individus dans les institutions. S’est progressivement imposée sous nos yeux, à bas bruit, une conviction d’une tout autre nature, selon laquelle ce qui compte, ce n’est plus tant la recherche de la vérité que l’affirmation de soi. L’identité plutôt que la vérité.
Lentement, les gouvernements populistes du groupe de Visegrád s’affaiblissent. Après la Slovaquie, c’est au tour de la République tchèque et de la Hongrie. Dans ces deux pays, le mouvement contre les populistes est incarné par deux hommes politiquement proches : Péter Márki-Zay et Petr Fiala.