Avec le Digital Services Act adopté le 23 avril, l’Union européenne pourra imposer aux grandes plates-formes numériques (Facebook, Amazon) de mieux éliminer les contenus illicites en ligne. Le rachat de Twitter par Elon Musk, qui défend une conception radicale de la liberté d’expression, rappelle combien il est urgent de baliser le fonctionnement des réseaux sociaux.
Plateformes
L’« ubérisation » du travail, et plus largement la « plateformisation » de l’économie, colonise progressivement des pans entiers de notre existence, de manière dissimulée mais certaine : repas, transports, rendez-vous médicaux, ménage… et même l’Etat. Tout serait plateformisable, « accessible en 2 clics ».C’est le travail mort à la place du travail vivant, privilégiant le client au citoyen, au bénéfice d’une société progressivement déshumanisée.
Dans La Guerre de l’attention (L’Échappée, janvier 2022), Yves Marry et Florent Souillot décrivent l’émergence d’un « capitalisme attentionnel ». À la manœuvre, les GAFAM qui cherchent coûte que coûte à s’approprier notre temps de cerveau disponible. « Une guerre quotidienne, sans uniforme ni territoire, que se livrent les plus grandes entreprises pour capter notre temps de cerveau, ce nouvel « or gris ».Le pire étant que nous sommes complices dans cette affaire…
Alors que le tribunal du travail de bruxelles vient de refuser le statut de salarié aux travailleurs des plateformes, la Commission européenne s’engage à défendre les travailleurs de plateformes telles que Uber et Deliveroo.
Le groupe de Jeff Bezos a déboursé 8,45 milliards de dollars pour acquérir le studio et son catalogue de 4 000 films. Cet achat à prix d’or est une nouvelle illustration du pari que l’entreprise américaine fait sur le streaming, au détriment des salles de cinéma traditionnelles. S’agit-il d’un engouement éphémère, ou bien le streaming va-t-il continuer à progresser ? En investissant autant d’argent dans MGM, Amazon fait le pari que la seconde option finira par l’emporter.
L’un des principaux changements socio-économiques que la COVID-19 a accéléré est certainement la montée en puissance des plateformes de travail numériques. Les consignes de confinement et d’isolement, et le recours accru au télétravail qui en résulte, ont considérablement augmenté à la fois leur diffusion et leur intensité d’utilisation.
Les pressions des dictatures sur la liberté d’expression à l’extérieur de leurs frontières ne sont pas neuves. Elles sont même relayées par certaines entreprises multinationales, notamment culturelles.