Lorsqu’elle a pris ses fonctions de présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen avait annoncé qu’elle présiderait une commission « géopolitique ». L’espoir était monté en flèche pour tous ceux qui aspirent à une Europe « puissance ». Ursula Von der Leyen a pris un leadership en Europe pour faire face à la guerre afin d’organiser l’aide européenne, y compris militaire, à l’Ukraine, outrepassant très nettement ses compétences. Elle a œuvré pour que l’Ukraine obtienne très rapidement le statut de pays candidat à l’Union européenne sans pour autant tenir compte des réalités économiques ou de gestion. Elle a également engagé un rapprochement très net entre l’Union européenne et l’OTAN.
Pascal Boniface
La Chine a proposé vendredi 24 février 2023 un projet de règlement politique de la crise ukrainienne. Comme Moscou, Pékin évite d’employer le terme de guerre qui correspond pourtant à la réalité. La publication de ce plan montre que la Chine n’entend pas rester à l’écart du conflit et reconnaît son impact mondial. La Chine a adopté une attitude de neutralité bienveillante à l’égard de Moscou. Elle s’abstient sur les résolutions de l’ONU qui condamnent son agression. Lors de la récente visite du ministre des Affaires étrangères chinois à Moscou, celui-ci a rappelé que l’amitié entre les deux pays était solide « comme le roc ». Cela n’est cependant pas tout à fait certain.
L’agression russe a suscité une telle peur que les pays européens estiment que seuls les États-Unis peuvent les protéger et qu’il serait dangereux d’entretenir une illusion d’autonomie européenne. Cette unité du monde occidental ne doit pas cacher le fait qu’il est relativement isolé du reste du monde. Il y a un nouveau clivage the West versus the rest extrêmement puissant, les pays du Sud global estimant que cette guerre ne les concerne pas directement et qu’ils n’ont pas à suivre la politique de sanctions décrétées, sans leur avis par les Occidentaux.
Volodymyr Zelensky vient d’effectuer une tournée triomphale à Londres et Bruxelles – où les parlementaires britanniques et les 705 eurodéputés lui ont réservé un accueil plus que chaleureux. C’est une véritable course à l’échalote entre les institutions pour apparaître la plus favorable à l’Ukraine, la même à laquelle nous assistons entre les différents dirigeants européens.
Malgré l’aide militaire, économique et stratégique immense que les États-Unis accordent à Israël chaque année, ils n’ont que très peu d’influence sur Tel-Aviv. De plus, l’actuel gouvernement prendra des décisions en fonction d’un agenda de politique intérieure plus qu’en fonction de l’environnement international. Israël s’est assuré, depuis l’échec du processus d’Oslo, d’être en rien mis en difficulté par ce qu’on appelle toujours la « communauté internationale »
Le régime semble être aux abois et il ne répond à la contestation qu’en durcissant la répression. Jusqu’où ira-t-il ? Car pour le moment, cette répression n’a pas été suffisante pour faire taire les opposants. Si les manifestants se font moins entendre, ils n’ont pas cédé et sont au contraire de plus en plus colère contre les autorités, et le régime se sent toujours menacé.
Il faut réfléchir au fait que les démocraties ont trop souvent oublié les aspects sociaux et sont restées impuissantes et/ou passives face à l’accroissement des inégalités. On a oublié le social. Les démocraties doivent également être des démocraties sociales si on veut qu’elles s’enracinent et elles doivent ne plus accepter, comme elles le font passivement, le mensonge comme mode d’action.
La justice doit passer. Mais elle doit être articulée avec la recherche de la paix. Et parfois, il faut savoir traiter avec celui que l’on a dénoncé comme une figure malfaisante. Entretien avec Pierre Hazan.
Celui qui avait su se bâtir l’image d’un homme qui dispose de l’ensemble des cartes pour à la fois tenir son pays et renforcer sa puissance sur la scène internationale, voit désormais la situation lui échapper, et cela devient visible à l’extérieur.
La guerre lancée le 24 février par la Russie contre l’Ukraine entre dans son septième mois et celle-ci ne semble pas en voie de prendre fin. Cette « opération militaire spéciale », pour reprendre l’appellation officielle utilisée par le Kremlin, devient une guerre prolongée qui semble devoir durer encore longtemps.
La guerre en Ukraine a créé une légitime émotion qui ne doit pas se transformer en un piège empêchant de l’analyser de façon rationnelle. Face à l’émotion suscitée par les images de destructions et de souffrances du peuple ukrainien, la tentation serait d’intégrer le plus rapidement possible l’Ukraine au sein de la famille européenne. C’est du moins ce que demande explicitement le président ukrainien. Pourtant, quelques éléments de réflexion peuvent être soulignés.
Bien sûr, il y a dans cette guerre en Ukraine un enjeu de défense de valeurs et du droit international face à l’agression d’un pays pacifique et face aux crimes de guerre commis par la Russie. Mais les valeurs défendues par les Occidentaux dans leur soutien à l’Ukraine n’en sont pas l’unique moteur. Les Occidentaux doivent avoir la franchise et la lucidité d’admettre que s’ils réagissent avec autant de force, c’est parce que leurs intérêts sont en jeu.