Alors qu’il se faisait fort de neutraliser dans la pratique du pouvoir les éléments extrémistes de la coalition la plus à droite de l’histoire du pays, le premier ministre israélien en est devenu l’otage. Au point de voir sortir la question palestinienne de l’angle mort dans lequel elle était maintenue. Les outrances du ministre des finances, Bezalel Smotrich, un suprémaciste juif qui a justifié une opération punitive conduite par des colons radicaux dans un village palestinien après un attentat, puis nié l’existence même d’un peuple palestinien, ont commencé à dessiller les yeux.

Dans d’un discours à Paris, Bezalel Smotrich, le ministre israélien des Finances, a nié l’existence des Palestiniens. Ce que montrent les déclarations de Bezalel Smotrich, c’est qu’une partie de la coalition israélienne ne craint pas la crise, voire la souhaite. Elle espère ainsi franchir une nouvelle étape dans la prise de contrôle rampante des territoires palestiniens.

Faut-il combattre le feu avec le pyromane? Le gouvernement de l’État d’Israël – le plus extrémiste de toute son histoire- bafoue les droits humains et le droit international, annexe illégalement des territoires conquis par la force et y pratique le nettoyage ethnique. Cet État bafoue depuis des décennies les droits humains et le droit international, annexe illégalement des territoires conquis par la force et y pratique le nettoyage ethnique. Il s’est à présent doté du gouvernement le plus extrémiste de toute son histoire, associant des suprémacistes juifs et des intégristes religieux, équivalents locaux d’Éric Zemmour et de Viktor Orban, la violence physique en plus.
 

Lorsque même la Présidente de la Cour Suprême israélienne et sept anciens procureurs généraux affirment que la réforme en cours « saperait la démocratie israélienne », il est temps pour l’Europe de hausser le ton. Lorsque tous les jeunes palestiniens que nous avons rencontrés n’ont aucune confiance ni en la volonté des Israéliens de négocier une paix durable, ni en leur propre leadership moribond, l’Europe doit s’engager avant qu’il ne soit trop tard. La Palestine et Israël, méritent et nécessitent de toute urgence plus d’attention de la part des 27 de l’UE.

Plus de 160 académiques, artistes et personnalités appellent la Belgique à prendre des mesures commerciales en cohérence avec l’interdiction de l’acquisition par la force de territoires, dans le respect du droit international, et à mettre fin dès que possible à ses relations commerciales avec les colonies illégalement établies dans des territoires occupés, où que ce soit dans le monde.

Si cette réforme entend rogner l’État de droit pour les citoyens juifs, elle ouvre plus encore la voie à un renforcement drastique des mesures de ségrégation envers les Palestiniens. Beaucoup d’Israéliens craignent qu’Itamar Ben Gvir et les siens multiplient les provocations pour mener à une troisième intifada, qui ouvrirait la porte à leurs rêves d’annexion définitive des territoires occupés.

Politiquement, il devrait être clair depuis longtemps, et même depuis la guerre des Six Jours, qu’Israël a tout à perdre à s’accrocher à la colonisation. Un jour prochain, les Palestiniens, lorsqu’ils auront compris qu’il est de leur intérêt de se débarrasser de leurs soi-disant élites corrompues et/ou extrémistes, en viendront à renoncer à la revendication d’un Etat palestinien (ce que la droite israélienne s’acharne à rendre impossible) pour ne revendiquer que d’avoir les mêmes droits que ceux des citoyens de l’Etat d’Israël

Les manifestations contre le coup d’État judiciaire de Netanyahou sont théoriquement une bonne nouvelle, mais leur caractère sioniste exclut ce qui détermine le caractère autocratique d’Israël : l’occupation de la Palestine. Les manifestations ont été réservées aux juifs, ignorant totalement l’occupation. Israël, où est votre indignation face à la légalisation de l’apartheid ?

Hier 7 Israéliens tués par un Palestinien à la sortie d’une synagogue. Avant-hier un raid israélien dans la ville de Jenin, en Cisjordanie, a fait neuf morts qui s’ajoutent à une liste déjà longue de victimes. L’installation d’un gouvernement ouvertement hostile aux Palestiniens à la tête d’Israël transforme les territoires palestiniens en volcan.

our asseoir son pouvoir au parlement israélien, pour échapper aux poursuites judiciaires dont il fait l’objet, Nétanyahou a multiplié les concessions au « camp des colons ». Il inaugure une première : 55 ans après le début de l’occupation de la Cisjordanie, l’armée israélienne est dépossédée de sa maîtrise absolue des opérations sur la totalité des territoires occupés. Le nouveau ministre des finances, Betzalel Somtrich, de l’extrême droite la plus radicale, aura en main toutes les activités civiles en Cisjordanie — comprendre en premier lieu l’extension de la colonisation.