Aujourd’hui, on peut se demander avec raison, si ce sont les mémoires héritées de la IIe Guerre Mondiale, qui poussent les pays nordiques à sortir de leur neutralité historique, et qui les forcent à choisir un camp. Le dimanche 15 mai, la Finlande et la Suède, ont déclaré vouloir envoyer une demande d’adhésion à l’OTAN et cherchent déjà des soutiens pour les protéger militairement, durant la période d’adhésion.
Otan
En acceptant la Finlande parmi ses membres, l’Alliance devra ainsi intégrer la longue frontière terrestre finlandaise avec la Russie dans ses schémas de défense. Elle devra revoir son dispositif en mer Baltique, a fortiori si la Suède la rejoint également. La dimension stratégique de l’exclave russe de Kaliningrad, entre Pologne et Lituanie, va être relancée.
Opposition à l’OTAN, guerres yougoslaves jamais digérées, fraternité slave et orthodoxe… La Serbie ne comprend pas seulement la Russie, elle s’y retrouve.
Le président des États-Unis avait dès son arrivée au pouvoir dénoncé l’axe des pays autoritaires contre lequel il voulait mettre en œuvre un axe des régimes démocratiques. Il est essentiel, et c’est là la mission des pays européens, d’éviter de créer un nouveau clivage idéologique et une nouvelle division du monde en deux blocs antagonistes, d’autant qu’à se lancer dans une telle entreprise, les pays occidentaux risquent fortement de ne pas être suivis par nombre de pays asiatiques, africains et latino-américains.
les États-Unis reviennent sur le devant de la scène avec la guerre russo-ukrainienne et la menace que cette dernière fait peser sur la sécurité européenne. Que doit-on retenir de l’implication étatsunienne dans ce conflit ? Quelles sont les limites de l’aide américaine, alors que le pays soutient matériellement l’Ukraine depuis 2014 ? Avec quelles conséquences sur la politique de défense de Washington ? Le point avec Michael Stricof, spécialiste de la politique de défense des États-Unis.
La démocratie redevient le cheval de bataille de la diplomatie états-unienne, considère Corentin Sellin, professeur agrégé d’histoire. « Il y avait des réminiscences de guerre froide dans le discours » de Joe Biden samedi, à Varsovie. Le président américain a violemment attaqué son homologue russe Vladimir Poutine, le qualifiant de « boucher » et jugeant qu’il ne pouvait « pas rester au pouvoir » après son invasion de l’Ukraine, une déclaration immédiatement tempérée par la Maison Blanche.
Pour Franklin Dehousse, professeur à l’ULiège, la guerre en Ukraine est une (nouvelle) illustration des dysfonctionnements de l’Europe. Qui paie aujourd’hui ses erreurs passées et qui reste « sous tutelle » des Etats-Unis.
En 2008, lors du sommet de Bucarest, le président américain George W. Bush propose au reste de l’Alliance d’inviter officiellement l’Ukraine et la Géorgie, décision à laquelle la France et l’Allemagne mettront leur veto.
A deux reprises, les pays de l’Otan ont refusé des gestes de soutien à l’Ukraine de peur de devenir cobelligérants dans cette guerre avec une puissance nucléaire. Une prudence qui suscite frustration et incompréhension face à la souffrance des Ukrainiens.
Conflit Ukraine-Russie: de la chute de Poutine à l’apocalypse nucléaire, les cinq scénarii possibles
Entrer en guerre est assez linéaire, en sortir est beaucoup plus improbable, conviennent les analystes du monde entier. Parmi les scénarii possibles en Ukraine, cinq reviennent régulièrement dans leurs projections, elles-mêmes frappées d’incertitudes.
Serait-ce le retour des Dr Folamour ? En tout cas, en agitant le grelot de la « dissuasion » pour tenter de se sortir du guêpier ukrainien et faire face aux sanctions, boycott et condamnations venues de partout, Vladimir Poutine peut se vanter d’avoir « réveillé » le spectre de l’ex-guerre froide, et soudain internationalisé ce qui s’annonçait comme une guerre essentiellement régionale, aux marches — et non pas au cœur — de l’Europe.
Aujourd’hui, l’Ukraine est en piteux état mais elle est définitivement perdue pour la Russie. La plus importante des anciennes Républiques Socialistes Soviétiques est irrémédiablement tournée vers l’Occident sur tous les plans. La majorité de la population ne veut pas rejoindre la Fédération ; les élites accélèrent la redéfinition de l’identité nationale séparément de la Russie ; les Occidentaux font bloc pour assurer son indépendance. La reconnaissance de l’indépendance de régions séparatistes à la Fédération de Russie acte la limite des marges d’action russe dans ce pays