La Présidente de la Moldavie, Maia Sandu, a dénoncé un plan russe visant à créer des troubles dans son pays afin d’y installer un régime favorable à Moscou. La fragilité de ce pays voisin de l’Ukraine, candidat à l’adhésion à l’UE, le rend vulnérable. Il est clair que pour Poutine, la Moldavie n’est qu’une poussière d’empire, un confetti dans son arrière-cour. Il n’hésiterait pas à user de la force pour s’en débarrasser si elle est sur son chemin. L’Europe, avouons-le-, serait assez démunie face à une telle escalade.

Dans la région séparatiste moldave, l’écho de la guerre en Ukraine érode le sentiment d’appartenance à la Russie. Pour une partie de la jeunesse, la pauvreté et la lassitude ont fait naître des désirs d’ailleurs. Mais si le sud de l’Ukraine –et tout particulièrement Odessa– passe aux Russes, la Transnistrie serait territorialement reliée à la Russie. Son rattachement définitif à cette dernière ne serait alors plus qu’une question de temps.

Il y a trois mois, la Transnistrie était un bout d’Europe coincé entre la Roumanie et l’Ukraine, discret, inconnu, l’endroit idéal pour bon nombre d’activités légales et illégales de la Russie. Cette région de la Moldavie, peuplée par une majorité de russophones, s’était déclarée « indépendante », sans pour autant être reconnue comme « état » par la communauté internationale. Mais aujourd’hui, dans le cadre de la guerre russe en Ukraine, la Transnistrie revêt d’une importance majeure, à cause de sa situation géographique et surtout, à cause d’une présence militaire russe importante.