Ils se sont tous lourdement trompés, ceux qui avaient prédit un effondrement de la production russe de pétrole. Poutine a effectivement déjoué tous les pronostics car, avec 10.8 millions de barils/jour (mb/j) pompés en juillet dernier, la production russe de pétrole est quasiment au niveau des 11 mb/j de janvier dernier, soit avant la guerre. En fait, voilà trois mois que cette production s’est nettement redressée du trou d’air subi les mois ayant suivi le déclenchement du conflit, car la Russie a remplacé ses bons clients raffineurs européens par d’autres marchés.

Elles n’ont rien de monnaies, même si l’engouement et l’appât du gain universels les affublent du qualificatif flatteur de «crypto monnaies», dans une tentative vouée d’avance à l’échec de les crédibiliser et d’attirer le chaland. Il faut en effet avoir et le cœur et l’estomac bien accrochés pour prétendre traiter et échanger de telles monnaies à la volatilité inouïe. Elles ne sont, en réalité, qu’un instrument – un énième – de pure spéculation offrant une valeur intrinsèque nulle !

L’hyper globalisation nous a tués. Elle nous rend irrémédiablement dépendants les uns des autres, et ce à l’échelon universel. Tant et si bien que des sanctions punitives dirigées contre un pays de taille moyenne affectent désormais les chaînes de production à l’autre bout de la planète pour se retourner in fine contre ceux qui les décrètent.

A 7.3% en mars 2022, le taux d’inflation allemand enregistre son plus haut niveau depuis 1981 ! La situation étant similaire au sein de la totalité du monde occidental – voire du monde tout court – la légitime question du contrôle des prix est désormais posée avec acuité. Il est impératif de réduire par tous les moyens cette pression exercée sur les ménages, sur les entreprises et sur l’économie en général, dans un contexte où les actions et les remèdes proposés par nos banques centrales sont inopérants car utilisés de manière velléitaires, quand ils ne sont carrément pas devenus dépassés.

Cette grande faiblesse de l’économie russe est structurelle car l’activité y est contrôlée par quelques conglomérats, concentrés dans peu de régions, qui sont la propriété de l’Etat ou d’une minorité infinitésimale de personnages tous reliés les uns aux autres et dépendants les uns des autres. Dans un tel contexte ravagé, pas du tout productif, alors que même préalablement à la Covid les prix alimentaires avaient flambé de plus de 30% à cause des sanctions et d’un secteur agricole lui aussi déficient, comment la Russie parviendra-t-elle à survivre avec de nouvelles sanctions qui se préparent ?

La colonisation n’est plus ce qu’elle était. En fait, elle n’emploie plus les mêmes moyens. Pour coloniser, aujourd’hui, on prête et c’est ainsi que l’on asservit ! Pourquoi prétexter les impossibilités de remboursement du débiteur pour occuper des territoires en payant des armées, à l’instar de l’invasion britannique en 1882 de l’Egypte. Les expéditions punitives et entreprises militaires sont désormais remplacées par l’arme non moins persuasive de l’aggravation des déficits publics des nations ne disposant pas d’une monnaie souveraine capable d’être librement émise. A cet égard, l’«indépendance» de nombre de ces pays endettés n’est qu’une illusion tant ils sont en réalité sous la coupe de leurs créanciers.

Pendant 20 ans, l’immense fortune des Talibans a semé la mort, la destruction et a fait des ravages en Afghanistan. Elles sont complexes, les finances des Talibans, pas du tout monolithiques et structurellement articulées autour du vaste réseau criminel et mafieux opéré par le réseau Haqqani. Leurs revenus se déclinent en taxes prélevées sur leurs sujets, en trafic de narcotiques, en donations internationales, en investissements immobiliers hors des frontières du pays et en extorsions de compagnies étrangères installées dans les zones situées sous leur contrôle. Une certitude, les Talibans sont aujourd’hui bien plus riches et puissants que lors de l’invasion américaine de 2001.

Les excités de cette «révolution monétaire» s’y réfugient soit par méfiance vis-à-vis de leur Etat, soit par perte de confiance en leur monnaie dont ils estiment qu’elles ne vaudra plus grand-chose demain du fait de l’activisme des banques centrales. Soit pour les deux raisons, qui sont hélas un peu confuses dans des esprits n’ayant en général aucune culture historique, prompts à échafauder et à privilégier les scénarios les moins vraisemblables.