Un soleil levant rougeoie à l’horizon depuis à peine une heure dans le petit aéroport de l’île de Lampedusa, située entre la Tunisie et la Sicile. Les trois membres de l’équipage du Seabird, l’avion de l’organisation allemande Sea-Watch piloté par l’ONG suisse Humanitarian Pilote Initiative (HPI), s’engagent sur les pistes. Le tarmac est quasi désert, à l’exception de l’hélicoptère noir et jaune de Frontex, l’agence européenne de garde-frontières et garde-côtes créée en 2004 pour protéger les frontières extérieures de l’espace Schengen.
Méditerranée
Au moment où l’image d’un bébé sauvé des eaux à Ceuta devient virale, Roberto Saviano publie En mer, pas de taxis, un livre de photos, témoins du drame que vivent les migrants et offense à la dignité humaine. Le titre du livre fait référence à une sortie de Luigi Di Maio, du Mouvement 5 étoiles, qui, en 2017, qualifie de “taxis de la mer” les bateaux des ONG engagés dans des opérations de sauvetage en Méditerranée.