Une partie importante des barons de la droite brésilienne et du centre droit exprime un rejet très clair et est obligée de marquer une solidarité fonctionnelle et légale auprès du président. Cela peut permettre à Lula de construire un front démocratique élargi autour duquel il obtiendra une collaboration fonctionnelle d’une partie de la droite et du centre droit qui jusqu’à présent était derrière Bolsonaro.
Lula
L’invasion du Congrès, de la Cour suprême et du palais présidentiel à Brasilia par des partisans de l’ex- président Jair Bolsonaro illustre la prétention des populistes à s’arroger le droit parler au nom du peuple et leur incapacité à respecter les règles démocratiques.
Jair Bolsonaro a été vaincu dans les urnes, mais son mandat et ses méthodes ont durablement marqué une société fragilisée. Malgré ses divergences internes, le discours bolsonariste conçoit le leader et ses partisans comme des soldats dans la lutte contre «le système».
L’étroitesse de la victoire du candidat à la présidentielle face à Jair Bolsonaro dit combien la tâche est immense, tant le bolsonarisme est désormais ancré au Congrès ainsi que dans de nombreux Etats du géant sud-américain.
La victoire de Lula au Brésil ne doit pas cacher le score très élevé de son rival Bolsonaro, qui illustre la résilience des politiciens populistes même quand leur bilan et leur éthique sont faibles, à l’instar de Netanyahou en Israël et de Trump aux États-Unis.
Le Brésil vote dimanche : face à face l’ex président de gauche Lula et le président sortant d’extrême droite Jair Bolsonaro, un vote sous haute tension et au résultat incertain. Lors du scrutin du 2 octobre dernier, le parti de Bolsonaro est devenu le plus représenté à la Chambre et au Sénat, il va diriger les Etats les plus peuplés du pays.
Après avoir obtenu 48,4 % des suffrages au premier tour, Lula a besoin de moins de 2 millions de voix pour remporter l’élection, tandis que Bolsonaro doit en trouver 8 millions. Malgré une dynamique post-électorale pro-Bolsonaro, Lula est donc beaucoup plus proche de la victoire. Mais le contexte actuel plaide plutôt pour une marge très étroite entre les deux candidats.
À l’approche du second tour de la présidentielle, le 30 octobre, le dirigeant d’extrême droite et son adversaire de gauche se rendent coup pour coup et multiplient les appels du pied aux électeurs évangéliques. Un groupe en pleine ascension, souligne la presse brésilienne.
La vague conservatrice avance au Brésil même si Lula arrive à la contenir dans le cadre de l’élection présidentielle à la tête de sa coalition gauche/centre gauche/centre droit. Il reste en position de l’emporter le 30 octobre, mais on comprend que victorieux, il gouvernerait dans des conditions très difficiles et face à un bolsonarisme puissant, en dynamique, désormais installé et ancré au Brésil, obligé de chercher des alliances complexes et précaires dans un Congrès byzantin…
Après le premier tour de la présidentielle, dimanche 2 octobre, Jair Bolsonaro a cédé peu de terrain à la gauche. Son score, 43,2 %, suggère que son message empreint de morale religieuse et de valeurs sociétales rétrogrades s’enracine dans le pays.
Crédité d’environ 45 % des intentions de vote au premier tour, il semble difficile que Lula perde l’élection présidentielle d’octobre prochain. Jair Bolsonaro, le président d’extrême droite sortant, malgré ses 34 % dans les sondages, n’est pas encore battu. Une victoire dès le premier tour de l’ancien président de centre-gauche, Luis Inacio Lula da Silva (du Parti des travailleurs, PT), éviterait au pays de se retrouver dans une situation similaire à celle qui est survenue aux États-Unis en 2020, avec une contestation du résultat par Jair Bolsonaro et ses partisans. Mais une telle victoire semble très peu probable.
Lula est donné vainqueur dans les sondages, mais Bolsonaro dénonce par avance la triche, à la manière de Donald Trump. Cette élection à haut risque est un test pour la démocratie brésilienne mais aussi au-delà. L’
histoire récente montre que si les populistes ou antisystèmes expriment une vraie colère, ils ne parviennent pas y apporter de réponses une fois aux affaires. L’alternance démocratique est alors là pour les dégager. A condition que la démocratie soit respectée : dans le climat mondial actuel, ce n’est pas garanti.