Certains diront que cet épisode est exceptionnel, et ne représente pas la culture du Parlement européen. C’est vrai et faux. Vrai, parce qu’il est rare qu’on tombe dans une affaire sur 1.500.000 euros en cash non déclarés. Faux, car la plupart des parlementaires sont seulement plus malins que Kaili. Ils utilisent d’autres méthodes, moins visibles, pour vendre leurs services.

Doha n’est pas le seul pays à mener un tel lobbying. Régulièrement, les échos se font de la pression de plusieurs pays, sensibles aux prises de position du Parlement européen. Les pressions de la Chine et la Russie, utilisant toutes les méthodes, y compris l’espionnage et l’entrisme, ont été bien décrites récemment. Mais même des pays dit « amis », comme les États-Unis font entendre puissamment leurs voix, convoquant presque les eurodéputés, en cas de mise en danger de ce qu’ils considèrent leurs intérêts

Deux chercheurs, Doug Koplow et Ronald Steenblik, viennent de publier une йtude dans laquelle on apprend que les pays qui prétendent mettre tout en oeuvre pour réduire les émissions de CO2 subventionnent а hauteur de 1.800 milliards de dollars –soit 2% du PIB mondial– les industries les plus polluantes des secteurs du charbon, du pétrole, du gaz ou encore de l’agriculture.