Nos députés fédéraux vont voter une résolution visant à protéger les lanceurs d’alerte. Hélas, le texte proposé est aussi affligeant qu’inutile. De plus, il ne soutient aucunement le journaliste Julian Assange qui n’est pas lanceur d’alerte, mais bien journaliste.
Lanceur d’alerte
Assange, détenu depuis 3 ans dans la prison de haute sécurité de Belmarsh près de Londres, après avoir été enfermé à l’ambassade de l’Équateur dans la capitale britannique, ne représente pas uniquement le cas de « WikiLeaks », mais celui de la liberté de la presse en général. Le silence européen face à ce scandale est étourdissant.
C’est l’une des dernières cartes des Etats-Unis pour obtenir Julian Assange: la justice britannique examine à partir de mercredi l’appel américain contre son refus d’extrader le fondateur de Wikileaks, poursuivi pour une fuite massive de documents. Plusieurs organisations de défense des droits humains et de la liberté de la presse – dont Amnesty International, Human Rights Watch et Reporters sans frontières -, « profondément inquiètes », ont demandé mi-octobre dans une lettre ouverte au procureur général américain d’abandonner ses poursuites..
Depuis environ 10 ans, la Grande Bretagne détient un prisonnier politique de marque – Julian Assange, lanceur d’alerte hautement distingué par une série de prix internationaux, arrêté sous des allégations suédoises qui se sont avérées fausses, enlevé de force de l’ambassade de l’Equateur à Londres, incarcéré dans une prison de haute sécurité près de Londres, objet d’un procès aussi politique que les récents procès russes contre des opposants comme Alexeï Navalny. Concernant l’opposant biélorusse, les institutions européennes ont décidé d’appliquer des sanctions, en demandant la libération immédiate du journaliste-bloggeur. Peut-on maintenant s’attendre à ce que Bruxelles décide des mêmes sanctions contre la Grande Bretagne ?