“Les gens, ici dans le quartier, ils veulent vraiment tourner la page. Vouloir cela, ce n’est pas minimiser ce qui s’est passé. Ce qui s’est passé, c’est grave. C’est gravissime. Mais les gens d’ici en ont assez d’être considérés comme des bêtes curieuses.” “La société a dû devenir plus inclusive. Par peur, par nécessité. Ce qui fait que les ­jeunes Molenbeekois d’aujourd’hui savent que tous n’auront pas leur place mais qu’ils peuvent avoir une place. Ils ­peuvent. Un coin de ciel s’est donc dégagé.”

Dans son dernier livre, « Lettre à la génération qui va tout changer », l’essayiste et député européen de gauche Raphaël Glucksman s’adresse aux jeunes, pour qu’ils ne tombent pas dans la résignation qui frappe les dirigeants européens. Il s’adresse aussi à la gauche, devenue incapable de répondre aux récits d’un Éric Zemmour ou d’un Donald Trump. À force d’avoir déconstruit elle-même toute notion d’idéal à poursuivre, elle est devenue incapable d’énoncer un grand projet politique.

Au pouvoir depuis 2014, le président turc Recep Tayyip Erdoğan commence à voir ses rêves de grandeur impérialiste s’envoler. Celui qui, jusqu’à présent, menait impunément une politique islamiste et nationaliste de répression violente, est la cible d’un nouveau mouvement d’opposition incarné par les femmes et les universitaires. Récit d’une nouvelle respiration démocratique dans une société turque de plus en plus clivée.