En attaquant la réalité, ces stratégies contribuent à la changer. Les plus de 30.000 affirmations fallacieuses attribuées à Donald Trump lors de ses quatre années de présidence ont préparé une majorité de ses partisans à croire à la « giga-fraude électorale » qui l’aurait privé d’un second mandat. Une croyance qui hante désormais la démocratie américaine et qui corrode le principe du consentement informé sur lequel elle est théoriquement fondée.

Il y a des moments où l’on aspire à entendre des voix d’autant plus fortes qu’elles sont calmes. Des moments où l’on rêve d’être à mille lieues de ces « torrents d’émotions jetables et de commentaires désinvoltes qui submergent nos vies », comme l’écrit le sociologue Todd Gitlin. Loin du charivari des plateaux de télévision populistes, où les invité(e)s disent n’importe quoi et pontifient à tour de bras. Si le péremptoire a presque toujours fait partie de la lutte politique, il atteint aujourd’hui un niveau de toxicité insoutenable, porté par un système qui pousse à la tribalisation et donc à la dégradation de la pensée.

Toutes les forces d’Otan auront quitté l’Afghanistan le 11 septembre. Les soldats belges seront tous de retour à la mi-juin. Vingt ans de guerre pour quels résultats? « Tous les pays qui font partie du champ de bataille de la guerre perpétuelle – du Pakistan au Liban, de la Somalie au Mali, de l’Asie du Sud à l’Amérique latine – sont des zones de désastre plus grandes qu’il y a 20 ans Aucune organisation (terroriste) n’a été éliminée. En fait, de nouvelles apparaissent constamment, tandis que les autres se dispersent et gagnent d’autres zones du monde