Après la rupture avec l’Union européenne, le regret dudit Brexit concerne désormais une nette majorité des Britanniques. Plus les responsables politiques du pays mettront de temps à reconnaître ce grand gâchis et à y trouver des remèdes, plus l’instabilité risque de durer.
Inflation
Impuissant à lutter contre l’inflation, le gouvernement britannique refuse de céder aux revendications de rattrapage de salaires, alors qu’une vague de grèves de grande ampleur frappe le Royaume-Uni. Une situation qui traduit la grande faiblesse politique de ses dirigeants.
Chaque nouvelle élection disputée aux quatre coins de la planète nous voit imaginer le pire. On tremble pour le Brésil, pour l’Amérique, pour Israël, pour chacun de ces pays qui semblent prêts à se saborder pour mieux nous entraîner dans leur chute. Les résultats connus, on pousse un «ouf» de soulagement, un cri d’indignation, avant de regarder pleins d’angoisse la prochaine échéance.
Pourquoi les élections de mi-mandat sont-elles presque toujours catastrophiques pour le parti du Président ? En croisant le modèle explicatif des « pertes présidentielles » et le contexte de cette campagne, Mathieu Gallard montre pourquoi les démocrates de Joe Biden ne réussiront probablement pas à conjurer ce mardi la malédiction des midterms — une défaite programmée dont l’ampleur reste toutefois à déterminer.
Cela montre sans doute qu’il ne fallait pas aider toutes les entreprises par des réductions de charges généralisées. Car la situation est contrastée. C’est dans l’industrie que se concentrent ces augmentations de marges. Or au sein du secteur industriel figurent les entreprises de l’énergie qui tirent ces marges vers le haut. Mais tout le monde n’est pas logé à la même enseigne.
Entre erreurs politiques, « arrogance » et mauvaise lecture de la situation économique, récit des six semaines infernales de la cheffe de gouvernement conservatrice, forcée de démissionner. Sous la pression des marchés financiers et des élus conservateurs, elle avait dû abandonner la majeure partie de son plan et limoger son ministre des Finances. Un revers qui a précipité sa chute. Comment Liz Truss et le Royaume-Uni en sont-ils arrivés là aussi vite ?
Si trois de ces chocs ont été subis et sont liés à des événements extérieurs, le Brexit reste une crise que les Britanniques se sont auto-infligés en votant en faveur de la sortie de l’Union européenne. Ce choc est peut-être celui qui a fait le plus de dégâts en termes économiques, notamment en entamant la confiance des agents économiques, domestiques et étrangers.
De crise en crise – sanitaire, climatique, énergétique, guerre en Ukraine – difficile de trouver dans l’histoire d’après-guerre une période aussi tendue. Mais la résolution de l’ensemble de ces crises tiendra à la qualité du débat démocratique.
Liz Truss le remplace à la tête du gouvernement britannique. Mais le futur ex-Premier ministre devrait rester très présent, à la Chambre et dans les médias. En privé pourtant, Boris Johnson n’hésiterait pas à dire qu’il sera « de nouveau Premier Ministre dans moins d’un an ».
La nouvelle première ministre doit succéder à Boris Johnson, mardi. Son discours libéral semble déconnecté du marasme économique et social dans lequel se débat le Royaume-Uni. Il est à espérer que Mme Truss sorte de ce « grand écart » entre idéologie libérale et réalités pour soutenir les plus fragiles et de sauver les services publics.
La prééminence donnée à l’idéologie sur le pragmatisme en réponse à la la pire crise que connaît le royaume depuis les années 1970 risque d’aggraver la situation déjà dégradée laissée par Boris Johnson et d’accroître la tentation d’actionner les rhétoriques antieuropéenne et nationaliste.
Alors que la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine dévastent les économies des pays émergents, il serait illusoire d’imaginer que l’on puisse laisser sombrer ces populations sans que le monde développé en subisse les conséquences.