La nomination du général Guerassimov annonce non seulement une nouvelle offensive plus rigoureuse et plus continue sur le plan militaire mais aussi une nouvelle posture stratégique à l’échelle de la région… et, possiblement, une nouvelle donne politique à Moscou.
Guerre
La destruction par un missile russe d’un immeuble d’habitation à Dnipro constitue un crime de guerre qui pousse les Occidentaux à donner aux Ukrainiens les moyens de mener leur guerre : le Royaume Uni va livrer des chars lourds Challenger-2, là où Paris et Berlin hésitent. L’escalade se poursuit.
Ce devait être l’arme fatale de la Russie pour faire plier l’Occident: plonger ses habitants dans un hiver infernal, froid et noir. C’est finalement un bide presque complet. Comme l’expliquent divers articles de Bloomberg, le président russe Vladimir Poutine a, pour l’instant du moins, échoué dans sa tentative de militarisation du gaz et du pétrole, les deux mamelles de sa nation, dans le cadre de la guerre en Ukraine.
Le Président russe a annulé sans explication sa conférence de presse annuelle, rituel de son pouvoir ; le signe d’une stratégie de communication défaillante, à l’image de la performance de son armée en Ukraine. Une explication simple est évidemment que rien ne se passe comme prévu en Ukraine. L’armée russe a reculé autour de Kiev, a subi la contre-offensive de l’Est, et a perdu Kherson, à peine proclamée territoire russe pour l’éternité.
Le régime de Vladimir Poutine ne cache pas son objectif : briser par l’arrière un pays qui a le front de lui tenir tête. Des calculs hasardeux, car le peuple ukrainien tient bon.
Il était présent sur de nombreux théâtres de guerre, à commencer par l’Afghanistan, la Tchétchénie, le Tadjikistan, la Syrie et maintenant l’Ukraine. Sa nomination a été saluée par les plus vifs critiques de l’armée. “Notre armée en Ukraine est désormais entre de bonnes mains”, a aussitôt réagi le leader tchétchène Ramzan Kadyrov
La justice doit passer. Mais elle doit être articulée avec la recherche de la paix. Et parfois, il faut savoir traiter avec celui que l’on a dénoncé comme une figure malfaisante. Entretien avec Pierre Hazan.
L’Ukraine a repris Lyman, une ville occupée depuis quatre mois, et qui devait faire partie des zones annexées aujourd’hui. Poutine menace l’Occident mais son armée continue d’enregistrer des revers. Que fera-t-il après ?
Avec son discours du 30 septembre, le président russe a changé de récit, faisant du conflit qu’il a lui-même déclenché en envahissant l’Ukraine une guerre de civilisations contre un Occident désigné en « ennemi ». Il ferme ainsi toutes les portes du dialogue et de la diplomatie.
« Ce retour des blocs était en gestation depuis déjà quelque temps, conséquence de la politique toujours plus agressive de dirigeants autoritaires décidés à remettre en cause l’actuel statu quo comme Poutine à Moscou ou Xi Jinping à Pékin. Mais si la première guerre froide opposait les Etats-Unis à une URSS forte et une Chine faible, Joe Biden doit faire face à la fois à une Chine très forte et une Russie très agressive », note Michel Duclos, de l’Institut Montaigne.
La contre-offensive ukrainienne marque-t-elle un tournant dans le conflit ? Peut-elle fragiliser le président russe ? Comment interpréter la posture de Poutine ? Le point de vue de Jean de Gliniasty, directeur de recherche à l’IRIS, ancien ambassadeur de France à Moscou.
Officiellement, le pays n’est pas en guerre. Mais il le sera peut-être bientôt, et 300.000 réservistes sont appelés sous les drapeaux. l
L’annexion de certaines régions ukrainiennes en ferait des territoires russes, et leur attaque permettrait à Moscou d’entrer officiellement en guerre, déclenchant ainsi la possibilité légale d’une mobilisation