Si l’objectif de maintenir le réchauffement global à 1,5 °C semble de plus en plus compliqué à tenir, le passer par pertes et profits n’est pas une option. nsécurité alimentaire, pénuries d’eau, hausse de la mortalité, facilitation de la transmission des maladies, déplacements de populations : les dégâts sont immenses et affectent en particulier les populations les plus pauvres, qui disposent de moyens limités pour faire face aux effets du dérèglement climatique. Désormais près de la moitié de l’humanité vit dans « des contextes hautement vulnérables au changement climatique »
Giec
La synthèse de neuf années de travaux du Giec sur le climat sonne lundi comme un rappel brutal de la nécessité pour l’humanité d’enfin agir radicalement au cours de cette décennie cruciale pour s’assurer « un futur vivable ». Cette synthèse, qui succède à celle de 2014 et n’aura pas d’équivalent dans la décennie en cours, est « un guide de survie pour l’humanité », a souligné le secrétaire général de l’ONU, António Guterres.
Dans une tribune publiée sur franceinfo, une dizaine d’auteurs du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) critiquent la stratégie du groupe pétrolier, qui a récemment utilisé leurs travaux pour justifier la poursuite de ses investissements dans les énergies fossiles.
Selon le rapporteur du GIEC François Gemenne, l’objectif de l’Accord de Paris n’est plus atteignable. Le seuil de 1,5°C devrait être dépassé d’ici 2035. « Sur la question du climat, faut-il toujours dire la vérité, quitte à doucher certains espoirs ? Je n’ai pas la réponse définitive, mais je crois qu’il faut être honnête. «
Alors que l’Europe traverse son été le plus sec depuis cinq-cents ans, les fleuves, rivières et lacs du continent font face à des bouleversements majeurs, tant sur le plan environnemental qu’en matière d’exploitation commerciale. La sécheresse pourrait ainsi affecter durablement leur fonctionnement à l’avenir.
Pour que le dernier rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, publié lundi 4 avril, ne soit pas un énième avertissement s’ajoutant, sans grand écho, aux précédents, il est indispensable de mobiliser les Etats, les entreprises et les citoyens.
« Une des conclusions robustes de ce rapport, c’est que le coût de l’action est moins important que le coût de l’inaction. La réduction de nos émissions est un investissement qui, à long terme, vaut le coup. » Entretien avec Céline Guivarch co-autrice du rapport du Giec
Le nouveau rapport du Groupe international d’experts sur le climat (Giec) alerte avec force sur les conséquences du dérèglement climatique si rien n’est fait. Le silence des élites inquiète le climatologue français Jean Jouzel « Personne n’arrêtera l’augmentation du niveau de la mer, ni l’acidification des océans. Il faut arrêter d’imaginer que l’on va, sans cesse, dominer la nature, et s’en faire plutôt une alliée. » Entretien
« Votre maison est en feu ». Voilà le surnom plus qu’évocateur donné au dernier rapport du GIEC*, paru le lundi 28 février. Proposé comme titre alternatif par une des autrices au « Changement climatique 2022 : Impacts, adaptation et vulnérabilité », c’est surtout un écho au discours de la jeune militante suédoise Greta Thunberg donné à l’occasion du Forum de Davos en 2019, qui appelait alors les dirigeants du monde entier à limiter à tout prix les impacts du réchauffement climatique pour protéger la biodiversité et les populations.
Les pénuries, la paupérisation, les famines et les déplacements forcés de populations causés par le dérèglement du climat ne peuvent que causer des tensions, voire générer des conflits. L’urgence des mesures destinées à lutter contre le réchauffement est aussi un enjeu de paix.
Deux chercheurs, Doug Koplow et Ronald Steenblik, viennent de publier une йtude dans laquelle on apprend que les pays qui prétendent mettre tout en oeuvre pour réduire les émissions de CO2 subventionnent а hauteur de 1.800 milliards de dollars –soit 2% du PIB mondial– les industries les plus polluantes des secteurs du charbon, du pétrole, du gaz ou encore de l’agriculture.
Les scientifiques insistent sur la nécessité de prendre au plus vite des mesures d’adaptation, en plus des politiques de réduction des émissions de CO2. » Les impacts que nous constatons aujourd’hui surviennent beaucoup plus rapidement que nous l’attendions il y a vingt ans, et ils sont plus perturbateurs et plus répandus ».