Le MR est menacé d’exclusion des majorités dans le sud du pays. Le dossier du master en médecine de Mons continue de s’envenimer. La dramatisation s’accélère, on parle désormais en coulisses d’une nouvelle majorité de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de la Wallonie.
Georges-Louis Bouchez
Le dossier du master en médecine de Mons met le feu au gouvernement de la Fédération Wallonie Bruxelles. Après le gouvernement flamand avec l’Azote, le gouvernement Bruxellois avec la friche Josaphat, c’est donc une troisième entité fédérée qui se retrouve avec un blocage. Sans doute faut-il y voir également un énième avertissement au MR, s’il le fallait encore, un an avant les élections : la stratégie de Georges-Louis Bouchez irrite les autres présidents de parti et risque d’écarter le MR du pouvoir. Mais qui au MR pouvait encore l’ignorer ?
Beaucoup de politiques et certainement Conner Rousseau et Georges Louis Bouchez sont habités par une recherche frénétique de visibilité, rapide et sans médiation. Tous les deux rêvent, très certainement, que la visibilité se traduise en crédibilité, qu’être vu c’est être cru.
Or, ce n’est pas aussi simple. La transformation de la visibilité en crédibilité n’est pas, encore, entièrement découplée de la véracité et de la cohérence. Ce sera peut-être le cas un jour, on pourra dire alors que la politique est entièrement devenue un spectacle.
Tensions maximales au sein de la famille libérale. Entre l’Open VLD et le MR, rien ne va plus. Les querelles de familles éclatent au grand jour. La question est une nouvelle fois posée, la stratégie de Georges Louis Bouchez est-elle compatible avec la vie d’un gouvernement ? Sa stratégie est celle du pigeon sur l’échiquier : « Peu importe le niveau du joueur d’échec, le pigeon va juste renverser toutes les pièces, chier sur le plateau et se pavaner fièrement comme s’il avait gagné. »
Georges Louis Bouchez imprime de plus en plus sa marque. Objectif à peine avoué, la marque « MR » est petit à petit en train de devenir beaucoup moins forte que la marque « Georges Louis Bouchez ». Et cela rencontre de moins en moins de réticences internes.
« Le fait que les présidents de partis se voient sur des plateaux de télévision pour s’engueuler, c’est un problème. » La petite phrase est signée Alexander De Croo, Premier ministre du gouvernement fédéral. Elle est directement adressée aux présidents de partis francophones. Alors que le pugilat atteint des niveaux rarement atteints côté francophone, la petite phrase du premier sonnait donc comme un appel.
Écolo fait l’objet de commentaires virulents voire haineux. Suite à des maladresses répétées de communication, des positions assumées mais aussi à un bashing organisé. Où sont les vraies raisons de cette nouvelle violence politique?
Faut-il que l’Etat Belge exploite lui-même les réacteurs nucléaires ? C’est la proposition que fait Engie à l’Etat Belge. Participer aux bénéfices, participer aussi aux risques. Si l’on prend le temps de se tourner vers l’histoire, cette proposition flirte entre le gâchis et l’insulte. Aucun intérêt supérieur ne parvenait à mobiliser les acteurs de la particratie belge de la fin des années 80 autour d’un dossier aussi stratégique, c’est ça le pays de singes dont parlait Eyskens en 91. Engie n’a connu que ça, un pays de singes. Les singes ont fait sa fortune. Il est donc normal qu’Engie continue de nous traiter comme des singes.
C’est le printemps et l’Olivier fait son grand retour en Wallonie. Les présidents du PS d’ECOLO et des Engagés se parlent, dans le dos du MR. Et cela pourrait conduire un jour à un changement de majorité dans le sud du pays.
Une première hier à la télévision flamande, un président de parti francophone a débattu avec un président du Vlaams Belang. C’est le président du MR, Georges-Louis Bouchez qui s’est prêté à l’exercice. C’est une profonde remise en cause du cordon sanitaire.
La partie est terminée. La saga du décret fiscal wallon aura été la manche de trop pour Jean-Luc Crucke, qui a choisi de quitter la politique et son poste de ministre régional. Le joker Adrien Dolimont va devenir le nouveau grand argentier d’une Wallonie aux abois. Mais celle qui a le plus à perdre dans cette partie est bel et bien la Région wallonne.
Le pari du président du MR n’est plus dans un modèle rassembleur et diversifié, il a choisi de cliver, de polariser la politique francophone sur le modèle français pour aller chercher de nouveaux électeurs. Personne n’est capable de dire si c’est un pari gagnant ou pas. Mais ce qu’on sait c’est que cette évolution du parti libéral se fera désormais sans Jean-Luc Crucke.