La peur du prochain scrutin incite au contraire à privilégier les aspirations les plus simples, les plus immédiates.
Il y a là de quoi désespérer des élections, qui tendent désormais à pervertir la démocratie au lieu de l’accomplir. Nous avons besoin d’élections comme de pain. Mais nous ne savons plus, désormais, comment éviter leurs effets pervers. Les élections sont devenues la meilleure et la pire des choses en démocratie.

Au-delà du contournement voire de la « trahison » des corps intermédiaires, c’est le discrédit sans appel jeté sur les oppositions qui interroge : les syndicats sont rejetés dans la catégorie à des « corporations » nuisibles[3], qui freinent l’action politique ; les associations sont suspectées en bloc de séparatisme, ceux luttant contre les discriminations deviennent des « islamo-gauchistes » ; enfin, on n’hésite plus à qualifier d’« écoterrorisme » des atteintes aux biens commises par des militants environnementaux.

Macron se trompe d’époque et nous fait perdre du temps. Il applique des recettes complètement inadaptées au monde des années 2020, comme s’il était resté bloqué intellectuellement à l’époque de l’euphorie libérale des années 1990 et du début des années 2000, le monde d’avant la crise de 2008, le Covid et l’Ukraine. Le contexte actuel est pourtant celui de la montée des inégalités, de l’hyper-prospérité patrimoniale et de la crise climatique et énergétique. L’urgence est l’investissement dans la formation et la santé et la mise en place d’un système économique plus juste, en France et en Europe et plus encore à l’échelle internationale. Qu’importe : le gouvernement continue de mener une politique antisociale d’un autre âge.

La france a perdu contre l’Argentine>. Et les Belges francophones se réjouissent. Comme à chaque fois. Euro 2020 de football: la France est éliminée du tournoi et la Belgique fait la fête. Comment expliquer une telle rivalité sportive entre Belge et Français ? Cela va évidemment au-delà du sport pour plonger dans de vieilles racines culturelles. Et dans une relation très paradoxale avec la France.

Le Traité sur la Charte de l’énergie a été signé en 1994, au sortir de la Guerre froide, pour offrir des garanties aux investisseurs dans les pays d’Europe de l’Est et de l’ex-URSS.. Le TCE est surtout décrié pour le pouvoir qu’il donne aux entreprises énergétiques d’attaquer les États devant des tribunaux d’arbitrage privés contre toute mesure mettant en danger leurs futurs profits.

Celui qui prétendait réduire le hiatus entre l’exercice de l’État et la mise en récit de la politique semble aujourd’hui incapable de rebondir. Où est passé le président narrateur? Celui qui pendant cinq ans a fait du récit un attribut essentiel de la fonction présidentielle, allant jusqu’à théoriser une sorte de pouvoir du romanesque sur les esprits, semble depuis sa réélection en panne d’inspiration. Aucune ligne narrative ne se dessine qui permettrait de dégager un dessein pour le pays, un espoir ou un horizon d’attente pour des Français confrontés aux effets déstabilisateurs de la crise sanitaire et de la guerre en Ukraine.

Adrienne Present s’avance dans la forêt clairsemée près de chez elle pour y cueillir les premières cerises de café de la saison : des billes rouge vif chatoient au creux de ses mains.
La récolte a commencé.
Tous les matins, alors qu’il fait encore nuit, elle allume un feu de charbon à même le sol de sa maison. L’électricité n’est jamais arrivée jusqu’à Dondon, la commune au nord d’Haïti où elle vit