Hier, un ancien député Vlaams Belang est devenu bourgmestre de Grimbergen. Sur la même journée la KU Leuven a pour la première fois invité le président du Vlaams Belang pour une conférence. Le cordon sanitaire qui vise donc à lutter contre la banalisation de l’extrême droite en refusant de gouverner ou de collaborer avec elle a passé une sale journée.
Flandre
Ces derniers mois, le président de la NV-A a multiplié les sorties concernant une fusion entre la Flandre et les Pays-Bas. L’écrivain et entrepreneur hollandais Ricus van der Kwast démonte cette idée dans cette lettre ouverte à Bart De Wever. « Cher Bart,
culturellement, Flandre et Pays-Bas ont quatre siècles et demi d’écart ».
C’est une application d’une idéologie libérale méritocratique. Chacun mérite son sort, chaque individu est maître de son destin social. Le chômeur, surtout le chômeur de longue durée, est perçu comme le responsable de sa situation, et comme vivant au crochet de la société, alors que le travail est perçu comme un vecteur d’émancipation.
Peut-on éviter de nouvelles fermetures ? Voire un nouveau confinement comme en Autriche ? La question se pose alors que rien n’indique une baisse de la circulation du virus et que les hôpitaux se remplissent irrémédiablement. C’est surtout en Flandre que la question se pose et ce sont les gouverneurs qui sonnent le tocsin.
Pas d’accord belge sur la répartition des efforts climatiques à la COP26 de Glasgow. C’est un revers majeur pour la Belgique, pour le Premier ministre Alexander De Croo, et pour Ecolo avec trois ministres en charge du climat. Un revers de la main infligé par la N-VA. On pourrait parler de rever au pluriel avec le refus de Zuhal Demir du projet de centrale à gaz de Vilvorde.
La Belgique dégringole de neuf places d’un classement d’une soixantaine de pays basé sur les performances en matière de lutte contre les changements climatiques et dressé chaque année par des ONG environnementales. Notre pays, qui occupait la 35e place de ce classement il y a deux ans et même la 16e place en 2015, se retrouve désormais 49e et apparaît comme l’un des plus mauvais élèves européens.
Depuis peu, l’Europe demande à la Belgique de réduire de 47 % ses émissions d’ici 2030 (par comparaison à 2005). Cet objectif climatique s’inscrit dans le Green Deal, cet ambitieux plan visant à faire de l’Europe le premier continent climatiquement neutre au monde d’ici 2050. Les usines, les centrales électriques, les voitures, les maisons et les vaches, ensemble, ne pourront plus produire de volumes d’émissions supérieurs à ce que la nature est capable d’absorber.
Le fédéral reprend donc la main, face à la dégradation de la situation. Ce qui n’aurait donc dû être qu’un ajustement sanitaire est un bras de fer politique. Le Codeco d’hier sonne comme une revanche pour Alexander de Croo ou Frank Vandenbroucke, c’est-à-dire pour des partis défendent une certaine primauté du niveau fédéral.
La Flandre est prête à aider la Wallonie pour se reconstruire après les inondations. L’annonce a été faite hier par le ministre-président flamand Jan Jambon. C’est une annonce très politique, et assez surprenante. La main tendue est aussi une claque.
En Allemagne il est très vite apparu évident qu’une commune ou un Land n’est pas l’échelle adéquate pour faire face à des destructions de cette ampleur. Est-il encore possible chez nous d’utiliser les mots “solidarité nationale” ? “L’équipe de 11 millions” (slogan du Premier ministre) peut-elle rester au balcon alors que la Belgique vit la grande catastrophe depuis l’après-guerre ? C’est un test de maturité pour la Belgique d’aujourd’hui.
« Une équipe de 11 millions de Belges pour vaincre le coronavirus ! » La campagne « néo-belgicaine » lancée par le tout nouveau gouvernement fédéral en novembre 2020, le Premier ministre De Croo en tête. La Flandre de Jambon et De Wever grinçait des dents. Il s’agissait alors de « motiver et informer ». 10 mois, plus tard, il s’agit plutôt d’engueuler ! Au nom de tous les vaccinés, le Premier fédéral et le Premier wallon font les gros yeux aux non-vaccinés. Un peu comme les vaccinés reprochent aux non-vaccinés de les empêcher de vivre « normalement ».
La question du port du foulard fait moins de vagues au nord qu’au sud du pays. Ces deux affaires ont relancé de plus belle le débat sur le voile chez les francophones, que ce soit à gauche ou à droite. Mais au nord du pays, l’approche est assez différente. Certaines personnalités politiques ont réagi mais globalement, le ton est plus calme. Sauf exception, les partis se montrent beaucoup moins divisés qu’au sud.