La tuerie raciste et préméditée de Buffalo qui révèle que le terrorisme menaçant les Américains est désormais intérieur, motivé par le suprémacisme blanc.
Extrême droite
En trois mots prononcés lors d’un discours apparemment ordinaire, le président américain a involontairement fourni du grain à moudre à la sphère complotiste. Le nouvel ordre mondial en tant que mythe complotiste naît dans les années 1950 au sein de l’extrême droite anticommuniste américaine.
En reprenant, dimanche 13 février, des concepts comme le « grand remplacement » ou les « Français de papiers », Valérie Pécresse puise directement dans la sémantique d’auteurs xénophobes et passéistes et s’enferme dans la logique de l’exclusion et du rejet.
Inspirés par le mouvement des camionneurs à Ottawa, des « convois de la liberté » cheminent vers Paris et voudraient « bloquer la capitale » pour lutter contre les restrictions sanitaires. Dans toute l’Europe, de tels mouvements se propagent depuis l’année dernière. Selon Paweł Zerka, pour désamorcer l’argument de l’extrême droite selon lequel elle serait la seule à pouvoir défendre la liberté, il faut être capable de montrer que sa définition de la liberté est fragmentaire – et en proposer une autre.
À Ottawa, les camionneurs qui réclament la fin des mesures sanitaires sont appuyés ouvertement par des groupes de droite américains. L’engouement de la droite américaine pour les camionneurs canadiens se traduit en millions de dollars. Le professeur au Campus Saint-Jean de l’Université de l’Alberta s’étonne de la rapidité avec laquelle le mouvement a été récupéré et appuyé par la droite américaine, et notamment par la famille de l’ex-président Donald Trump.
D’après l’Observatoire belge de l’extrême droite RésistanceS, les manifestants des marches contre les restrictions sanitaires viennent de tous les horizons, mais pas les organisateurs.
Zemmour n’a pas besoin d’accéder à la présidence pour que ses idées soient normalisées. Les exemples de Geert Wilders aux Pays-Bas ou de Filip Dewinter chez nous l’ont suffisamment démontré.
Extrême droite, mode d’emploi. L’extrême droite est une vision du monde, pas un programme »,explique Nicolas Lebourg dans ‘Le Monde ». Entretien
Jeudi dernier, avec le lancement du parti Chez Nous, c’est une énième tentative de sortir l’extrême droite de sa torpeur wallonne qui a été entreprise. L’événement a été rehaussé de la présence du président du Vlaams Belang Tom Van Grieken et de Jordan Bardella, le jeune président du Rassemblement National, qui ont tous deux pris la parole.
Selon l’Anti-Defamation League (ADL), ONG anti-raciste amйricaine, entre 2010 et 2020, un peu plus de 75% des personnes tuйes aux Йtats-Unis lors de meurtres commis par des extrйmistes ont йtй victimes de membres de l’extrкme droite, soit 323 morts sur 429. Ici encore, l’idйologie suprйmaciste blanche est mise en cause dans une large majoritй de ces dйcиs avec 248 victimes, soit 58% de l’ensemble а elle seule.
Même si les responsables publics sont presque unanimement dans la condamnation de ce qui se passe. Certains, beaucoup plus rares, relativisent la portée, la nature des évènements. Être à contre-courant de la condamnation dominante c’est s’assurer une place au soleil du marché de l’attention. Être disruptif, c’est l’expression consacrée, c’est s’assurer de la visibilité, des réactions, des commentaires et c’est donc s’assurer une existence sociale et politique à peu de frais.
La traque de Jürgen Conings met sous pression l’armée et le gouvernement fédéral. La ministre de la Défense, la socialiste Ludivine Dedonder, est sous le feu croisé des critiques, de la N-VA et du MR. Denis Ducarmej uge qu’on est face à une affaire d’État et demande une commission d’enquête pour comprendre comment une personne radicalisée a pu avoir accès à des armes. Et ce qu’il appelle l’affaire “Conings/Dedonder”, devrait selon lui, conduire à la démission de la ministre socialiste.