Le président doit gagner ces élections afin de préserver son immunité. Au risque, sinon, de devoir répondre des nombreuses violations de l’État de droit qu’il a commises, et des accusations de fraudes et de corruption auxquelles il fait face. Ces accusations devraient se multiplier à la suite des collusions entre pouvoir, clientélisme et entrepreneurs mises au jour par le séisme.
Erdogan
Le president turc Erdogan ne donnera pas son accord à l’entrée de la Suède dans l’Otan, après un incident devant l’ambassade turque à Stockholm, au cours duquel un militant d’extrême-droite a brûlé un Coran.. Déjà, avant cette provocation d’extrême droite, Zrdogan exigeait que la Suède renvoie en Turquie des Kurdes réfugiés dans son pays
Ekrem Imamoglu s’était retrouvé dans le viseur du régime après avoir infligé en 2019 sa plus humiliante défaite au parti du président Erdogan en remportant la mairie d’Istanbul. Le verdict, prononcé par un tribunal d’Istanbul, assortit la condamnation à la prison de M. Imamoglu d’une « privation de certains droits », dont celui d’éligibilité, pour la même durée que sa peine de prison.
Recep Tayyip Erdogan est dans son élément actuellement. Il est le dernier interlocuteur occidental de Poutine, l’OTAN ne peut pas se passer du président-dictateur turc, l’Union Européenne aimerait bien que Erdogan bloque les flux de migrants. Pour qu’il donne son feu vert à l’adhésion de la Suède à l’OTAN, Erdogan avait demandé à ce que le pays scandinave expulse 31 Kurdes vers la Turquie.
Au lendemain de l’attentat d’Istiqlal, le récit du ministre Suleyman Soylu coche toutes les cases du narratif électoral pointant l’ennemi intйrieur, kurde, et les ennemis extérieurs, Grèce et Etats-Unis. Recep Tayyip Erdogan a promis de lancer « bientôt » une opération terrestre contre les combattants kurdes du nord de la Syrie. La Russie et les Etats-Unis l’appellent à la retenue. Mais Erdogan somme Washington de cesser tout soutien aux YPG, la milice kurde
Qui parle de négociations ? Le Président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a accès aux deux parties. La Turquie a appelé à un cessez-le-feu immédiat, et Erdogan propose d’organiser une rencontre entre le président russe et son homologue ukrainien Volodymyr Zelenski. Face aux bombardements massifs des villes ça pourrait sembler une proposition de bon sens.
La justice turque a condamné le philanthrope Osman Kavala à la prison à vie pour avoir voulu « renverser le gouvernement ». Un procès inique qui s’assoit sur une décision de la Cour européenne des droits de l’homme et toutes les normes de droit.
Le président turc a fait marche arrière. Il menaçait d’expulser les ambassadeurs de dix pays, dont les Etats-Unis, l’Allemagne et la France, à qui il reproche d’avoir signé un appel en faveur de la libération de l’homme d’affaires et philanthrope Osman Kavala. Il a reculé devant un jeu aussi dangereux.
En intervenant dans cette partie de l’Asie centrale, Erdoğan espère sans doute jouer un rôle diplomatique. Le président Erdoğan «voit des opportunités là où d’autres ne voient que des problèmes», déclarait récemment la directrice d’un think-tank turc. Après l’avoir fait au Soudan, en Somalie et en Libye, détruits et ruinés par des années de guerre civile, le numéro 1 turc semble en effet prêt à engager son pays dans l’Afghanistan des talibans. Mais sur quelles bases: ethniques, religieuses, stratégiques ou politiques?
Nétanyahou, le Hamas et Erdogan apparaissent comme les grands « gagnants » de la récente crise autour de Gaza, à la différence des « perdants » que sont Joe Biden, l’Union européenne et les Emirats arabes unis.
Les prédécesseurs du Démocrate avaient toujours évité d’aller aussi loin pour ne pas irriter la Turquie, une alliée stratégique au sein de l’Otan.
« Le spectacle pathétique d’Ankara présente néanmoins une grande utilité, estime Franklin Dehousse. Il montre la nécessité d’une réforme. »