Que reste-t-il de la gauche en Europe? L’un des derniers pays où elle gouverne, l’Espagne, s’est trouvé submergé par une marée conservatrice le 28 mai, lors des élections locales. Sur les dix plus grandes villes, les socialistes n’en dirigent plus qu’une, après avoir perdu –entre autres– Séville, Valence, Valladolid. Ainsi que six des dix régions qu’ils détenaient. La gauche radicale de Podemos est, elle, balayée, passant sous les 5% à Madrid et à Valence. Quelques jours avant, c’est en Grèce que la gauche subissait une déculottée historique.
Elections
Le scrutin de dimanche a consacré une large victoire du Parti populaire de droite, qui devra s’allier dans certaines régions avec l’extrême-droite et part désormais favori pour les élections générales de juillet. Le résultat est une claque pour les socialistes de Pedro Sánchez. les Conservateurs vont toutefois devoir s’allier un peu partout avec l’encombrante extrême-droite de Vox. Celle-ci a déjà montré son pouvoir de nuisance en Castille-Leon, où elle a tenté d’imposer son agenda ultra-conservateur, notamment en tentant de dissuader les femmes d’avorter.
Malgré la violente crise économique que traverse le pays, le président Recep Tayyip Erdogan a été réélu dimanche pour un troisième mandat. Après avoir muselé les contre-pouvoirs, de la justice à la presse en passant par les principales institutions de l’Etat de droit, après avoir instrumentalisé la religion pour renforcer son pouvoir, Erdogan a désormais tous les leviers pour imposer une Turquie plus religieuse et plus nationaliste que jamais.
Un peu plus d’un an avant les prochaines élections fédérales, flamandes et communales, la question se pose dans les QG de tous les partis : que faire du Vlaams Belang ? Après trois décennies d’existence, le cordon sanitaire est plus que jamais sur le point de craquer. Un scénario qui fait les affaires de la N-VA.
Après une soirée de tensions et de confusion, les deux principaux candidats de la présidentielle turque, Erdogan et Kilicdaroglu, semblaient se diriger vers un second tour. Mais les risques sont nombreux, avec la tendance croissante dans le monde à refuser les résultats qui déplaisent.
Côté positif, on retiendra la participation de près de 90% des électeurs turcs, de quoi faire pâlir d’envie certaines démocraties fatiguées d’Europe ou d’Amérique. Mais cette envie de participer et de peser, qui est le propre de la citoyenneté, n’empêche pas la perte de confiance : hier soir, à l’annonce des premiers chiffres, les accusations ont fusé, et la méfiance s’est installée.
À quelques heures des élections présidentielle et législatives en Turquie, l’issue de la bataille demeure inconnue entre Recep Tayyip Erdoğan et son principal opposant, Kemal Kiliçdaroglu. Malgré la crise économique et ses attaques contre les voix dissidentes, le président sortant semble au coude à coude avec son rival, ce qui témoigne de la polarisation de la société turque. Les sondages suggèrent que ni Erdoğan ni Kiliçdaroglu n’obtiendront plus de 50 % des voix, et que les deux s’affronteront au second tour.
L’ancien président Donald Trump a été inculpé au pénal jeudi 30 mars par la justice de l’Etat de New York, une première historique qui n’est que la première étape d’un chemin judiciaire, qui pourrait durer longtemps mais ne devrait pas entraver les ambitions présidentielles du milliardaire. Donald Trump « sera photographié, ses empreintes digitales seront enregistrées et [il] sera présenté à un juge qui lui demandera ce qu’il compte plaider : c’est certain qu’il dira “non coupable” »
En mai se jouera l’un des événements politiques les plus importants de l’année : l’élection présidentielle en Turquie. Après avoir bâti un régime autoritaire compétitif, personnalisé jusqu’à l’extrême, Erdoğan a-t-il des chances de perdre le pouvoir ? En cette année qui marque le centième anniversaire de la République de Turquie, la donne semble avoir définitivement changé.
La peur du prochain scrutin incite au contraire à privilégier les aspirations les plus simples, les plus immédiates.
Il y a là de quoi désespérer des élections, qui tendent désormais à pervertir la démocratie au lieu de l’accomplir. Nous avons besoin d’élections comme de pain. Mais nous ne savons plus, désormais, comment éviter leurs effets pervers. Les élections sont devenues la meilleure et la pire des choses en démocratie.
Les dégâts causés par Trump sont sans précédent dans l’histoire américaine moderne, et quatre années de plus risqueraient d’être pires. Son constant travail de sape des institutions, son rejet des résultats légitimes du scrutin, ses attaques contre la presse, son offensive contre la vérité, les faits et la science, son détachement de la réalité . DeSantis nous mettrait certainement sur de mauvaises routes, mais une autre présidence de Trump menacerait la démocratie américaine elle-même.
Le président s’était engagé à mettre fin aux forages pétroliers sur les terres fédérales en 2020. Mais Joe Biden vient de donner son feu vert au grand projet de forage pétrolier Willow au nord de l’Alaska. 600 millions de barils, 280 millions de tonnes de CO2 sur trente ans –soit l’équivalent des émissions de deux millions de voitures sur la même période ou celles d’une soixantaine de centrales à charbon sur un an–, une dégradation de l’environnement local et, comble de l’ironie, «une construction qui va nécessiter un emploi de moyens techniques importants pour stabiliser et refroidir le permafrost … qui fond à cause du réchauffement climatique»
Arrivé au pouvoir, il y a vingt ans, sur les ruines d’un tremblement de terre meurtrier, le dirigeant turc va jouer sa survie politique lors des élections présidentielle et législatives du 14 mai dans des circonstances similaires.
Malgré les moyens mis en œuvre pour faire taire les critiques, l’opposition et la société civile ont à présent la lourde tâche de faire la lumière sur ces dérives criminelles.