Depuis plusieurs années déjà, quelques responsables politiques, une poignée d’éditorialistes, quelques intellectuels inquiets nous alertent sur les dangers d’une vague déferlante venue d’Amérique. La cancel culture. Soit un pseudo cancer de la culture, par le truchement duquel des statues sont déboulonnées, des pièces de théâtre empêchées, certains classiques de la littérature passés au grill de la morale. A l’automne 2021, l’Association américaine des bibliothèques a indiqué avoir reçu le nombre “inédit” de 330 signalements. « Une hausse sans précédent », selon la responsable de l’association…

Ce qui est en jeu c’est une série d’éléments qui influence la qualité de vie à l’école (celle des profs, des enfants et des parents). La qualité des bâtiments, la pénurie d’enseignants, le rapport entre les parents et les enseignants qui sont souvent plus difficiles, l’augmentation d’une série de tâches administratives, de réunions, d’aménagements raisonnables pour les élèves qui ont des difficultés d’apprentissage. Avec le covid s’est rajouté l’aspect gestion sanitaire et le masque. Tout mis ensemble, de nombreux enseignants témoignent d’une baisse de la qualité de vie à l’école et se sentent dévalorisés, démonétisés.

Le phénomène Squid Game déboule sur la planète entière. Il y a un contenu très fortement politique dans cette série. C’est sans doute un des facteurs de son succès. Le malaise s’explique par le sujet de Squid Game. Ce qui est questionné c’est la démocratie. Les joueurs sont d’abord recrutés en fonction de leur profil de surendetté. Ils participent librement pour gagner de l’argent, ils signent un contrat. A ce moment ils ignorent tout de la cruauté du jeu ce qui veut dire que leur consentement n’est pas éclairé.