« L’idéologie woke, ou le wokisme, est ce qualificatif péjoratif ne reposant sur aucun fondement sérieux, mais qui permet de disqualifier comme un tout l’ensemble des forces contestataires issues des minorités ou des populations minorisées. Ce terme a notamment été intensément utilisé en France pour tenter de faire taire certains courants critiques au sein de la recherche en sciences humaines et sociales, portant notamment sur les questions de genre, d’identité sexuelle, de discrimination fondée sur l’appartenance religieuse, ethnique, etc. »
Droite
Beaucoup, notamment à droite, regrettent l’avènement du « wokisme » et de ses méthodes dans le débat public. Issu du terme anglo-saxon « woke » (« éveillé ») il engloberait de nombreuses luttes décoloniales, néo-féministes ou en faveur de minorités. Mais le « wokisme » existe-t-il vraiment, ou est-il un fantasme de la droite conservatrice ?
Cette fois la victoire de l’extrême droite et de la droite entre de plain-pied dans la réalité quotidienne des Italiens. La désignation du gouvernement Meloni, ce 22 octobre, donne la mesure du bouleversement culturel et politique que constitue cette première dans un pays dont la constitution est basée sur l’antifascisme
« Giorga Meloni défend une vision très conservatrice, avec pour valeurs centrales ‘Dieu, la famille et la patrie : « Je suis Giorgia, je suis une femme, je suis une mère, je suis italienne, je suis chrétienne », résumait-elle en 2019, lors d’un rassemblement à Rome.
Le fascisme n’a sans doute jamais vraiment quitté l’horizon politique italien. Dès 1946, des dignitaires de la République de Salo[4] ont créé le MSI (Mouvement Social Italien) d’où est issue Meloni. À la fin du XXe siècle, un courant historique révisionniste a mis sur le même pied fascistes et antifascistes considérés désormais comme des combattants également honorables de la guerre civile (1943-1945). Et en 1994, Berlusconi avait intégré des ministres du MSI dans son gouvernement. La banalisation était déjà en cours.
Les trois partis de la coalition droite-extrême droite en Italie sont divisés sur la guerre en Ukraine et les relations avec la Russie. Giorgia Meloni, la possible première ministre, est atlantiste quand ses alliés sont pro-Poutine. Si les électeurs italiens donnent bien la victoire dimanche à un parti héritier du fascisme, ce sera un électrochoc politique majeur, et pas seulement pour l’Italie.
En troquant la stratégie du cordon sanitaire contre celle du marchepied, le principal parti conservateur a puissamment aidé les Démocrates de Suède, nés d’un parti ouvertement néonazi, dans son entreprise de dédiabolisation.
L’issue des élections législatives du 25 septembre prochain provoquées par la démission du gouvernement Draghi (le 21 juillet dernier) ne fait guère de doutes. La droite et l’extrême — droite[1] devraient l’emporter haut la main. Les sondages (même si l’on s’en méfie) sont unanimes et accordent autour de 45 % des suffrages à la coalition regroupant les Fratelli d’Italia (extrême-droite) de Giorgia Meloni, La Lega de Matteo Salvini et Forza Italia toujours aux mains de l’éternel revenant Silvio Berlusconi.
L’Italie n’en a peut-être pas fini avec Silvio Berlusconi. L’ancien Premier ministre, âgé de 85 ans, est en tout cas entré en campagne ce mercredi 10 août. Le Cavaliere espère obtenir mandat de sénateur en intégrant l’alliance des partis d’extrême droite, grande favorite des élections législatives du 25 septembre prochain.
Quelle que soit l’issue de l’élection, on peut déjà être sûr d’une chose : nous n’assisterons pas au paisible retour d’un rassurant clivage gauche-droite. D’abord parce la droitisation générale du paysage politique correspondent à une tendance lourde, que le macronisme au pouvoir a dangereusement accentué. Ensuite car il faudra un long travail pour que les forces de gauche parviennent à s’unir et à accéder au pouvoir.
En reprenant, dimanche 13 février, des concepts comme le « grand remplacement » ou les « Français de papiers », Valérie Pécresse puise directement dans la sémantique d’auteurs xénophobes et passéistes et s’enferme dans la logique de l’exclusion et du rejet.
C’est une application d’une idéologie libérale méritocratique. Chacun mérite son sort, chaque individu est maître de son destin social. Le chômeur, surtout le chômeur de longue durée, est perçu comme le responsable de sa situation, et comme vivant au crochet de la société, alors que le travail est perçu comme un vecteur d’émancipation.