Les talibans multiplient depuis août 2021 les oukazes pour effacer les femmes de l’espace public. En parallèle, la crise économique qui frappe le pays fragilise encore plus la situation des Afghanes. Mais avant même le retour au pouvoir des talibans, les restrictions de leurs libertés étaient déjà nombreuses. Ces idées d’effacement des femmes, façonnées dans les madrasas pakistanaises parmi les exilés qui avaient fui l’Afghanistan après l’invasion soviétique de 1979 sont profondément ancrées dans l’ADN du mouvement taliban.

Avec les arguments rédigés par Alito et les autres juges conservateurs, les vannes seront ouvertes pour interdire la pilule abortive, faire de l’avortement comme un meurtre ou empêcher les femmes de partir dans un autre État pour avorter, ce qui ne serait ni plus, ni moins qu’une atteinte à la liberté de se déplacer. Et au-delà : la remise en cause du fondement juridique constitué par le droit à la vie privée pourrait rapidement criminaliser la contraception, sans parler des mariages mixtes et des mariages entre personne de même sexe