En 2022, le pays le plus peuplé au monde a vu sa population décroître pour la première fois depuis soixante et un an, mais le sujet est largement nié par les autorités. Le pays fait face à la fois à des défis géostratégiques, des déséquilibres économiques et des problèmes sociaux considérables. Ce n’est pas une bonne nouvelle pour la Chine, dirigée par un bientôt septuagénaire qui entend bien rester encore dix ou quinze ans au pouvoir. Mais si le régime se crispe, cela risque de ne pas en être une non plus pour le reste du monde.
Croissance
Selon les Nations unies, la planète devrait compter environ 9,7 milliards d’habitants en 2050 avant d’atteindre un pic à 10,4 milliards vers 2080. La population mondiale pourrait ensuite commencer à stagner jusqu’à l’horizon 2100, avant de décroître.
Xi Jinping sera reconduit pour un troisième mandat de cinq ans à la tête du Parti et de la Chine, à un moment de forte perturbation, à la fois diplomatique, économique, politique, sanitaire. Le leader chinois a sa part de responsabilité dans ces tensions.
Nous avons aspiré le futur de la planète au travers de sa surexploitation. Le négoce du futur permet son emprunt. Les marchés financiers permettent d’ailleurs donc de « remonter » le temps puisque la spéculation est d’ailleurs un pari sur le futur. Mais parfois, la remontée du temps nous plonge dans notre passé puisque nous détruisons ce que, dans le passé, la nature a mis des millions d’années à produire
Les banques centrales sous-estiment la menace significative que représente la perte de la biodiversité et de ses richesses dont dépendent pourtant entreprises et institutions financières, s’inquiète jeudi un rapport auquel ont participé des banques centrales.
En 2050, 151 des 195 pays du globe seront en situation de décroissance démographique. Le vieillissement des populations déjà notable en Asie et en Occident entraine pénurie de main-d’œuvre et ralentissement économique. Quel moteur de croissance pour remplacer la démographie ?
La grande majorité de la richesse créée ne sert pas à faire tourner l’économie. Les biens intangibles, comme le capital humain, les marques ou la propriété intellectuelle, restent eux à un niveau ridiculement faible (4%) malgré la numérisation de l’économie, observe McKinsey.
En raison de la pandémie de Covid-19 et de ses conséquences sur les économies de l’UE, le pacte de stabilité adopté en 1997 semble dépassé. Pour faire face aux investissements liés au changement climatique et la transition numérique, il faut à tout prix éviter un retour à la rigidité budgétaire.
La croissance économique est le cheval de bataille de l’Europe depuis plusieurs décennies, mais c’est également un accélérateur d’inégalités et du réchauffement climatique. Si nous voulons réellement construire une économie juste socialement et écologiquement, nous devons radicalement repenser notre conception du progrès économique.
L’idée d’un fardeau insupportable pour les générations ultérieures est un mythe. L’histoire nous prouve que tous les régimes, depuis au moins un bon millénaire, ont vécu en s’endettant. Ce qui important, ce n’est pas d’être en mesure de rembourser, en réalité; c’est de montrer que ce remboursement est possible… même s’il n’a jamais lieu. Tout le monde sait que l’économie est aussi et peut-être avant tout basée sur des sentiments et des attitudes: la confiance, l’appât du gain, l’anticipation, le flair, etc.
La croissance est aveugle en termes de finalité. Qu’elle soit désirée, orientée vers le bien-être, la qualité ou qu’elle soit subie… peu importe. Que l’on construise de nouvelles surfaces de logements de qualité ou que l’on entretienne ou reconstruise un parc dégradé à durée de vie courte, que l’on bâtisse des hôpitaux ou des ronds-points, que l’on investisse dans la transition verte ou dans des armes, que l’on se rue sur les terrasses de café ou dans les centres de test et de vaccination… tout cela est indifférent à court terme. La dépense se mue comptablement en richesse.
Les deux camps partagent l’objectif de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Mais alors que les techno-optimistes font confiance au capitalisme vert pour conduire la transformation de l’économie, les sceptiques suggèrent que l’addiction à la croissance est destructrice, et que l’on ne peut en guérir qu’en mettant un frein au gaspillage privé. La lutte contre le changement climatique, selon eux, est une lutte contre le capitalisme lui-même.