Au coeur de la guerre, des vies d’enfants brisées. Selon un rapport de l’Observatoire des conflits de l’université de Yale, au moins 6000 enfants ukrainiens ont été envoyés dans des camps de « rééducation » en Russie depuis le début de la guerre. La détention de ces enfants constitue une grave « une grave violation de la quatrième Convention de Genève sur la protection des civils » et constitue un crime de guerre, note le Département d’État américain.
Crimes de guerre
Le régime de Vladimir Poutine ne cache pas son objectif : briser par l’arrière un pays qui a le front de lui tenir tête. Des calculs hasardeux, car le peuple ukrainien tient bon.
29 000 crimes de guerre présumés ont déjà été signalés aux services du procureur général d’Ukraine. La Cour pénale internationale continue d’enquêter sur de potentiels crimes de guerre en Ukraine, aux côtés d’une équipe européenne, mais aussi des ONG Amnesty International et Human Rights Watch.
“C’est un travail qui peut prendre des années, voire des décennies, déclare un avocat britannique qui participe à la mission. Mais s’il est effectué comme il convient, il peut dès à présent faire la différence.”
Il y a parfois dans le déroulement d’une guerre, le massacre de trop, celui qui change le cours de l’histoire. Ce fut le cas avec le bombardement meurtrier du marché de Sarajevo, en 1995, poussant l’OTAN à intervenir contre les Serbes de Bosnie. La réaction unanime en Occident face à ces massacres changera-t-elle la donne comme elle a pu le faire dans d’autres conflits ? Pas si sûr, car si le degré d’horreur a grimpé, l’équation reste la même : personne en Occident n’est prêt à risquer une confrontation avec la Russie, puissance nucléaire
Les démocraties doivent soutenir le travail de la justice ukrainienne et celui de la Cour pénale internationale, qui a ouvert une enquête début mars. Il importe que la guerre menée par le président russe ne reste pas impunie.
La guerre menée par la Russie en Ukraine n’échappe pas complètement à la possibilité d’un examen judiciaire international (…). Cela ne ressuscitera pas les trop nombreux morts déjà causés par cette guerre et cela n’apaisera pas la douleur de leurs proches mais cela contribuera certainement à la vérité historique. Les explications de Eric David, Professeur émérite de droit international public, Président du Centre de droit international de l’ULB
l est clair que l’Europe bénéficie depuis longtemps d’un multilatéralisme ancré dans le droit international et des institutions qui le défendent. Aujourd’hui, à une époque où l’ordre multilatéral est de plus en plus remis en question comme l’est un système judiciaire indépendant dans de nombreux coins du monde et en Europe même, préserver la légitimité et le mandat de la CPI devient un impératif.