Au coeur de la guerre, des vies d’enfants brisées. Selon un rapport de l’Observatoire des conflits de l’université de Yale, au moins 6000 enfants ukrainiens ont été envoyés dans des camps de « rééducation » en Russie depuis le début de la guerre. La détention de ces enfants constitue une grave « une grave violation de la quatrième Convention de Genève sur la protection des civils » et constitue un crime de guerre, note le Département d’État américain.

Il y a parfois dans le déroulement d’une guerre, le massacre de trop, celui qui change le cours de l’histoire. Ce fut le cas avec le bombardement meurtrier du marché de Sarajevo, en 1995, poussant l’OTAN à intervenir contre les Serbes de Bosnie. La réaction unanime en Occident face à ces massacres changera-t-elle la donne comme elle a pu le faire dans d’autres conflits ? Pas si sûr, car si le degré d’horreur a grimpé, l’équation reste la même : personne en Occident n’est prêt à risquer une confrontation avec la Russie, puissance nucléaire

La guerre menée par la Russie en Ukraine n’échappe pas complètement à la possibilité d’un examen judiciaire international (…). Cela ne ressuscitera pas les trop nombreux morts déjà causés par cette guerre et cela n’apaisera pas la douleur de leurs proches mais cela contribuera certainement à la vérité historique. Les explications de Eric David, Professeur émérite de droit international public, Président du Centre de droit international de l’ULB

l est clair que l’Europe bénéficie depuis longtemps d’un multilatéralisme ancré dans le droit international et des institutions qui le défendent. Aujourd’hui, à une époque où l’ordre multilatéral est de plus en plus remis en question comme l’est un système judiciaire indépendant dans de nombreux coins du monde et en Europe même, préserver la légitimité et le mandat de la CPI devient un impératif.