L’enjeu ici c’est de savoir si on sacralise l’enfant comme un individu, ou si on le considère comme faisant partie d’une communauté. Vaste débat entre liberté individuelle et liberté collective qui nous poursuit depuis près de deux ans. Pour les philosophes c’est un débat passionnant, pour les politiques c’est un débat à haut risque.
Covid-19
Peut-on éviter de nouvelles fermetures ? Voire un nouveau confinement comme en Autriche ? La question se pose alors que rien n’indique une baisse de la circulation du virus et que les hôpitaux se remplissent irrémédiablement. C’est surtout en Flandre que la question se pose et ce sont les gouverneurs qui sonnent le tocsin.
Le retour de la pandémie dissipe douloureusement l’optimisme alimenté par les campagnes de vaccination. La prise de conscience des limites inhérentes à cette parade indispensable est brutale.
Pour paraphraser le rappeur Orelsan, la crise Covid a pris « l’odeur de l’essence » ce dimanche. Dans cette chanson, il décrit une société qui s’enflamme. Une société qui se déchire et va vers le crash. Débattre, organiser une discussion publique argumentée, ne sera pas possible sans redonner un rôle plus central au Parlement. C’est la seule manière pour les démocraties de contrer le catastrophisme d’Orelsan
Faut-il répliquer aux antivax ? Face à l’évocation de la « liberté de choix » et de la « liberté d’expression », est-il encore légitime de tenter de répondre,
de rappeler à la raison, d’évoquer les constats scientifiques ?
Oui c’est une nécessité démocratique…
en réduisant l’accès à des Eervices aux seuls vaccinés et aux personnes immunisée par une maladie récente, on risque bien de créer une discrimination sur base du statut vaccinal. Dans son avis le comité de bioéthique a clairement posé comme condition au passe qu’il intègre les moyens alternatifs à la vaccination, les résultats de test PCR, ou antigénique négatif, ou statut sérologique positif.
Si une partie de la réponse est d’ordre sanitaire ou scientifique, une autre se situe dans nos représentations sociales. On perçoit peut-être que l’on a affaire à une notion que l’on pouvait penser être d’ordre sanitaire ou scientifique, mais qui finalement semble intimement liée à ses conséquences sociales et économiques et aux mesures prises pour l’endiguer.
Le fédéral reprend donc la main, face à la dégradation de la situation. Ce qui n’aurait donc dû être qu’un ajustement sanitaire est un bras de fer politique. Le Codeco d’hier sonne comme une revanche pour Alexander de Croo ou Frank Vandenbroucke, c’est-à-dire pour des partis défendent une certaine primauté du niveau fédéral.
Les pays riches ont un surplus de vaccins de plus d’un milliard de doses. 241 millions de doses vont bientôt devoir être jetées car proches de la péremption. La redistribution des doses vers les pays faibles est lente.
« Une équipe de 11 millions de Belges pour vaincre le coronavirus ! » La campagne « néo-belgicaine » lancée par le tout nouveau gouvernement fédéral en novembre 2020, le Premier ministre De Croo en tête. La Flandre de Jambon et De Wever grinçait des dents. Il s’agissait alors de « motiver et informer ». 10 mois, plus tard, il s’agit plutôt d’engueuler ! Au nom de tous les vaccinés, le Premier fédéral et le Premier wallon font les gros yeux aux non-vaccinés. Un peu comme les vaccinés reprochent aux non-vaccinés de les empêcher de vivre « normalement ».
Comme nous l’avons appris au cours des 18 derniers mois, la santé mondiale est un bien public mondial. Tant que la maladie fait rage dans certaines parties du monde, le risque d’une mutation plus létale, plus contagieuse et plus résistante au vaccin augmente.
Sur un plan théorique, la moins mauvaise, (solution) c’est l’obligation vaccinale. C’est évident, on identifie un intérêt général vital pour la société, on le lie à une obligation. Mais cette conception d’un intérêt général ou supérieur qui favorise la sphère publique, se heurte à la montée en puissance de la sphère privée, celle des droits de l’individu. Plus grand-chose n’est encore supérieur aux droits des individus, en particulier le droit de disposer librement de son corps, et donc le droit de refuser un vaccin.