Cela fait déjà un certain temps que l’on accuse le Covid Safe Ticket (CST) d’être discriminatoire, et ce ne sont pas les propos hallucinants d’Emmanuel Macron, en France, qui vont calmer le jeu. Mais ce n’est pas cela qui se joue en Belgique. Le CST n’est pas un pass vaccinal, et si le monde politique pousse les non-vaccinés à changer d’attitude, il n’a jamais dit vouloir leur nuire. Cependant, cela ne règle pas la question de fond .
Covid-19
Les grands laboratoires pharmaceutiques ne sont pas les seuls grands gagnants de la crise pandémique qui secoue le monde depuis deux ans. Cette crise semble venir au point nommé pour les 10 personnes les plus riches de la planète, les Elon Musk, Jeff Bezos et les autres – elles ont réussi pendant ces deux ans, à doubler leur fortune.
Au Royaume-Uni, dont la prééminence du droit est l’une des facettes de l’identité, le mépris affiché par son premier ministre pour les règles édictées sous sa propre autorité cause à juste titre une intense colère.
Le parlement va donc s’emparer du débat sur la vaccination obligatoire. Dans le même temps, le commissaire corona Pedro Facon remet un rapport au gouvernement dans lequel il prône un passe vaccinal plutôt que l’obligation. Quelles sont les valeurs ou les principes en jeu entre l’obligation et le pass vaccinal. Au-delà de la nécessité ou des réalités épidémiologiques, quelles sont les logiques éthiques à l’œuvre derrière les deux formules ?
Le #partygate semble sonner le début de la fin pour Boris Johnson, lâché par une partie des Conservateurs. BoJo aurait-il perdu son mojo ? Passe encore les scandales à répétitions, mais quand il s’agit des élections, on ne rit plus. Ce sont les Conservateurs qui ont poussé Thatcher vers la sortie ; ceux-là qui ont forcé Cameron à organiser un référendum sur le Brexit, accélérant sa chute ; et ce sont encore les Conservateurs qui ont jeté Theresa May dehors. Soyons-en certains, si Boris Johnson est contraint de démissionner, ce sera parce que son parti l’aura décidé.
La pandémie exacerbe la polarisation de notre société. La Sûreté de l’État en fait même une des grandes menaces qui pèse sur la Belgique. Libéraux et socialistes, francophones et Flamands, chrétiens et laïcs… Ces clivages structurels existent, se sont institutionnalisés et pacifiés en Belgique. Ils donnent donc normalement peu lieu à de grands conflits frontaux dans notre démocratie de négociations et d’accommodements.” Ce qui a changé: le contexte de pandémie dans lequel nous vivons depuis mars 2020.
Une âme charitable devrait avertir De Croo que, avant 11 millions de Belges, il devrait d’abord réunir les 11 principaux responsables de la pandémie autour d’un discours cohérent, estime Franklin Dehousse, professeur à l’ULiège.
Il est venu sur les antennes de la RTBF, comme à son habitude, pour essayer de décrypter les mesures du dernier Comité de concertation. Mais pour la première fois, l’épidémiologiste de l’ULB Marius Gibert a eu du mal à contenir ses larmes et son bouleversement. « La rupture de confiance est totale », a-t-il exprimé à propos des règles fermant une grande partie du secteur culturel. « Elle est totale à un moment où, justement, on en a besoin (de cette confiance) parce qu’Omicron est à nos portes », dit-il avant de s’interrompre, la voix cassée par l’émotion, sortant de sa réserve habituelle.
Le Codeco de Noël a décidé de fermer le monde du spectacle pour faire face à la menace Omicron. La déception dans le monde de la culture est immense. Mais l’incompréhension est quasi généralisée. Ce Codeco est celui du divorce. Divorce avec les experts, divorce avec le monde de la culture, divorce avec une part grandissante de l’opinion.
Tout se passe donc comme si l’accord signé avec l’Union européenne avait ouvert un conflit au long cours, non seulement entre le Royaume-Uni et ses voisins, mais à l’intérieur même du pays.
Dans la presse, certains soignants ont récemment témoigné de leur manque d’empathie vis-à-vis de leurs patients non vaccinés. Des déclarations qui ont choqué Philippe Steemans, maître de recherche au FNRS et à l’ULiège. Un cancéreux sera-t-il moins bien soigné parce qu’il fume ? Non à l' »empathie à géométrie variable », estime-t-il.
En attaquant la réalité, ces stratégies contribuent à la changer. Les plus de 30.000 affirmations fallacieuses attribuées à Donald Trump lors de ses quatre années de présidence ont préparé une majorité de ses partisans à croire à la « giga-fraude électorale » qui l’aurait privé d’un second mandat. Une croyance qui hante désormais la démocratie américaine et qui corrode le principe du consentement informé sur lequel elle est théoriquement fondée.