Comment les fausses nouvelles arrivent-elles à se propager ? Pourquoi parviennent-elles à fracturer notre société ? La désinformation n’est pas un phénomène nouveau, pourquoi le problème apparaît-il plus préoccupant aujourd’hui ? Franceinfo a interrogé le chercheur américain James Owen Weatherall, qui a étudié les mécanismes sociaux favorisant la propagation des fausses nouvelles.

L’emprise du numérique sur nos existences contribue à une perte tendancielle du taux de confiance des individus dans les institutions. S’est progressivement imposée sous nos yeux, à bas bruit, une conviction d’une tout autre nature, selon laquelle ce qui compte, ce n’est plus tant la recherche de la vérité que l’affirmation de soi. L’identité plutôt que la vérité.

Il est venu sur les antennes de la RTBF, comme à son habitude, pour essayer de décrypter les mesures du dernier Comité de concertation. Mais pour la première fois, l’épidémiologiste de l’ULB Marius Gibert a eu du mal à contenir ses larmes et son bouleversement. « La rupture de confiance est totale », a-t-il exprimé à propos des règles fermant une grande partie du secteur culturel. « Elle est totale à un moment où, justement, on en a besoin (de cette confiance) parce qu’Omicron est à nos portes », dit-il avant de s’interrompre, la voix cassée par l’émotion, sortant de sa réserve habituelle.

« Jamais depuis la disparition de l’Union soviétique en 1991 la compétition entre grandes puissances fut à ce point au cœur des relations internationales. La rivalité Pékin-Washington a également des conséquences planétaires ». Le point de vue de Barthélémy Courmont, enseignant-chercheur à l’Université catholique de Lille. Dans ce décor, l’Europe est sollicitée pour désigner un adversaire commun, un « rival systémique », et recomposer un front qui rappelle l’opposition qui divisa le Vieux Continent pendant près d’un demi-siècle.