En tentant de prendre le contrôle du réseau social, le patron de Tesla, libertarien assumé, veut en faire un espace de libre expression absolue, sans modération. Le risque est grand d’ouvrir ainsi la porte aux menaces, au harcèlement, aux propagandes en tout genre et au complotisme.
Complotisme
Chercheur en science politique, professeur agrégé de sciences sociales et directeur de l’Observatoire de l’opinion de la Fondation Jean-Jaurès, Antoine Bristielle publie Voyage en terres complotistes chez Fayard, un livre qui chercher à décrypter ce phénomène de société et à en analyser les causes et les moyens d’action pour y faire face.
En attaquant la réalité, ces stratégies contribuent à la changer. Les plus de 30.000 affirmations fallacieuses attribuées à Donald Trump lors de ses quatre années de présidence ont préparé une majorité de ses partisans à croire à la « giga-fraude électorale » qui l’aurait privé d’un second mandat. Une croyance qui hante désormais la démocratie américaine et qui corrode le principe du consentement informé sur lequel elle est théoriquement fondée.
Depuis le début de l’actuelle pandémie, chacun peut constater que la science et la médecine ont de moins en moins la cote auprès d’un certain public. Si nombreux sont les citoyens qui se réjouissent de l’arrivée de vaccins contre le Sars-Cov2, qui respectent les recommandations des épidémiologistes et qui suivent l’avancée spectaculaire des connaissances médicales, il en est qui rejettent en bloc la science, la médecine moderne et les médicaments qu’elles nous proposent.