Si l’objectif de maintenir le réchauffement global à 1,5 °C semble de plus en plus compliqué à tenir, le passer par pertes et profits n’est pas une option. nsécurité alimentaire, pénuries d’eau, hausse de la mortalité, facilitation de la transmission des maladies, déplacements de populations : les dégâts sont immenses et affectent en particulier les populations les plus pauvres, qui disposent de moyens limités pour faire face aux effets du dérèglement climatique. Désormais près de la moitié de l’humanité vit dans « des contextes hautement vulnérables au changement climatique »

Lundi 13 mars, le gouvernement américain donnait son feu vert au projet pétrolier Willow du géant américain ConocoPhillips en Alaska, au cœur de la plus grande propriété foncière de l’État fédéral. Personne n’a oublié que, pendant la campagne présidentielle de 2020, Joe Biden avait promis, s’il était élu, qu’il n’y aurait plus de nouveaux forages sur des terres fédérales. Et voilà que, depuis la Maison-Blanche, il lance une “bombe carbone” dans la toundra arctique ! Les lobbys sont passés par là. Joe Biden, qui pourrait bien avoir envie de briguer un second mandat, les a entendus.

« Il y a une incompatibilité fondamentale entre le système d’économie de marché et la remédiation écologique. On est déchiré entre un narcissisme consumériste de plus en plus important, révélé par cette inflation, et des défis qui vont annihiler ce que nous cherchons aujourd’hui. On est déchiré entre un présent dont on veut profiter jusqu’à la dernière goutte et un futur dont on sait qu’il est remis en cause par l’écologie. »

Au large des côtes qataries, la compagnie Qatar Energy, épaulée par le géant français Total, prévoit de prolonger l’exploitation du gisement de gaz naturel North Field, considéré comme le plus important au monde. Sauf que cette exploitation constitue « la pire » des 425 «bombes climatiques » recensées aux quatre coins du monde par les scientifiques.

Chaque nouvelle élection disputée aux quatre coins de la planète nous voit imaginer le pire. On tremble pour le Brésil, pour l’Amérique, pour Israël, pour chacun de ces pays qui semblent prêts à se saborder pour mieux nous entraîner dans leur chute. Les résultats connus, on pousse un «ouf» de soulagement, un cri d’indignation, avant de regarder pleins d’angoisse la prochaine échéance.

Le Traité sur la Charte de l’énergie a été signé en 1994, au sortir de la Guerre froide, pour offrir des garanties aux investisseurs dans les pays d’Europe de l’Est et de l’ex-URSS.. Le TCE est surtout décrié pour le pouvoir qu’il donne aux entreprises énergétiques d’attaquer les États devant des tribunaux d’arbitrage privés contre toute mesure mettant en danger leurs futurs profits.

Difficile de concilier ambition en matière de lutte contre le réchauffement climatique et obligations économiques. Dans le cadre de sa “transition juste”, l’UE a multiplié les initiatives, fonds et innovations pour permettre d’atteindre ses objectifs environnementaux sans nuire aux plus précaires. Mais ces belles intentions se heurtent à la réalité économique d’industries, d’emplois et de systèmes mal préparés au changement.