Dans une tribune publiée sur franceinfo, une dizaine d’auteurs du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) critiquent la stratégie du groupe pétrolier, qui a récemment utilisé leurs travaux pour justifier la poursuite de ses investissements dans les énergies fossiles.
Changement climatique
Le Forum de Davo a longtemps donné le ton de la mondialisation. Mais La mondialisation est en panne, la guerre est en Europe, et la géopolitique dresse de nouveaux murs. Le Forum de Davos est comme un personnage de dessin animé qui continue de courir même quand le sol disparaît sous ses pieds, avant de réaliser trop tard qu’il avance dans le vide
« Tout au long de mes vingt ans de carrière, j’ai toujours entendu un cinglé me parler de la fin du monde. » Le 20 mai dernier, Stuart Kirk, chef mondial de l’investissement responsable à la division de gestion d’actifs d’HSBC, a tenu à rappeler que le changement climatique constituait « une hérésie ». De quoi mettre sérieusement en doute la bonne foi d’une banque qui se présente pourtant comme la championne européenne de la finance durable.
Le nouveau rapport du Groupe international d’experts sur le climat (Giec) alerte avec force sur les conséquences du dérèglement climatique si rien n’est fait. Le silence des élites inquiète le climatologue français Jean Jouzel « Personne n’arrêtera l’augmentation du niveau de la mer, ni l’acidification des océans. Il faut arrêter d’imaginer que l’on va, sans cesse, dominer la nature, et s’en faire plutôt une alliée. » Entretien
La question climatique fait émerger une nouvelle lutte des classes, estime Bruno Latour. Si les anciens rapports de force sociaux demeurent, les manières de répondre, ou pas, à la crise écologique viennent bouleverser nos représentations politiques. « Le Nouveau régime climatique, c’est cette pression qui s’exerce sur nous face à la certitude que l’on doit revoir toute l’organisation de notre monde matériel. Cela devient la question prioritaire. « Le Nouveau régime climatique, c’est cette pression qui s’exerce sur nous face à la certitude que l’on doit revoir toute l’organisation de notre monde matériel. Cela devient la question prioritaire. »
Les scientifiques insistent sur la nécessité de prendre au plus vite des mesures d’adaptation, en plus des politiques de réduction des émissions de CO2. » Les impacts que nous constatons aujourd’hui surviennent beaucoup plus rapidement que nous l’attendions il y a vingt ans, et ils sont plus perturbateurs et plus répandus ».
Pour aider à financer la transition vers les énergies propres (atténuation) et la résilience climatique (adaptation) dans les pays en développement, chaque pays à revenu élevé devrait payer une taxe de 5 dollars par tonne de dioxyde de carbone émise. Les pays à revenu moyen élevé devraient payer une taxe de 2,50 dollars la tonne. Ces taxes CO2 devraient démarrer dès que possible et augmenter progressivement, en doublant dans cinq ans.
Sur le plan du capital social, il faut prioritairement toucher ceux dont la parole et les décisions disposent d’une force d’entraînement. S’il est bien sûr louable qu’un salarié de la finance se reconvertisse dans l’élevage de chèvres, sa force d’entraînement demeure dérisoire par rapport à la décision d’un richissime investisseur d’arrêter ses placements dans les énergies fossiles.
Nous sommes dans l’ère du Big Data mais aussi de la «donnée sale», écrit l’Institution of Engineering and Technology. Sa dernière enquête est éloquente: le stockage de millions de photos, vidéos et mails inutiles sur les serveurs du monde entier crée une empreinte carbone aussi importante que celle de l’industrie du transport aérien.
Saviez-vous que l’Amazonie pourrait devenir une savane ? Que cette immense forêt tropicale libère désormais plus de carbone qu’elle n’en stocke ? Ravagée par la déforestation, les incendies volontaires et le changement climatique, elle pourrait subir des changements irréversibles.
Il faut cesser de surestimer le pouvoir des COP, selon le politologue François Gemenne : elles restent des négociations sans fin entre États, sur une catastrophe qui a déjà commencé. Elles sont toutefois cruciales et gagneraient, d’après lui, à être ouvertes aux acteurs non étatiques.
En mobilisant à leurs propres fins la notion de neutralité carbone, certaines entreprises laissent entendre qu’il leur suffit d’investir dans des projets dits de « compensation » pour effacer l’empreinte de leurs émissions de gaz à effet de serre. Un raisonnement trompeur, qui pose la question de l’adéquation entre la fin et les moyens de l’action climatique.