Ces nouvelles monnaies allaient changer la face du monde, disait-on. Elles nous ont surtout apporté une vague d’arnaques et de krachs dignes de la vieille économie. Peu de marchés sont autant manipulés. Faire monter les cours, puis laisser tomber. On achète une monnaie, on le fait savoir, on fait circuler des rumeurs favorables et, une fois que le cours a bien monté, on vend.
Bitcoin
Réguler le marché des cryptoactifs ? Une « problématique d’intérêt général ». Développer à leur égard un discours critique ? Un « enjeu démocratique ». Voilà le message martelé par quarante personnalités venues du monde scientifique, académique et politique, des experts des technologies informatiques ainsi que des journalistes de la presse économique et financière, rassemblés les 5 et 6 septembre à l’occasion du Crypto Policy Symposium, à Londres.
David Cayla expose sa vision du bitcoin, critiquant sans détours l’idéologie derrière cette monnaie numérique. « nous ne pouvons pas dissocier l’économie de la politique, les deux se nourrissent mutuellement. Et l’économie sans politique n’a jamais existé et ne peut pas exister. Elle est la conséquence de décisions politiques prises dans le cadre d’une gestion collective des choses. »
Les caractéristiques du bitcoin – dont une rareté garantie et une contrefaçon extrêmement difficile – en font un fantastique objet spéculatif. Comme aucun actif tangible ne sous-tend sa valeur, le cours du bitcoin correspond à un instant donné à ce que ses investisseurs pensent que les autres investisseurs sont prêts à payer pour un bitcoin. Le bitcoin, c’est la substantifique moelle de la spéculation. C’est le baron de Münchhausen qui s’extrait avec sa monture d’une fosse marécageuse rien qu’en tirant sur les languettes de ses bottes !
Elon Musk a lourdement secoué le marché des cryptomonnaies en publiant une série de tweets dans lesquels il a critiqué très ouvertement le Bitcoin. Le 12 mai, le milliardaire a annoncé que Tesla n’accepterait plus le Bitcoin comme moyen de paiement, en justifiant cette décision par le fait que le Bitcoin se basait sur une technologie extrêmement énergivore. Le tweet du milliardaire a causé une chute brutale de 15% du cours de la cryptomonnaie.
Les excités de cette «révolution monétaire» s’y réfugient soit par méfiance vis-à-vis de leur Etat, soit par perte de confiance en leur monnaie dont ils estiment qu’elles ne vaudra plus grand-chose demain du fait de l’activisme des banques centrales. Soit pour les deux raisons, qui sont hélas un peu confuses dans des esprits n’ayant en général aucune culture historique, prompts à échafauder et à privilégier les scénarios les moins vraisemblables.