Bart de Wever, le président de la N-VA, veut réformer le pays de manière extralégale. Cette déclaration a été abondamment commentée depuis samedi. Un coup de communication qui augure d’une stratégie de la terre brûlée. Mais en attendant cette sortie fantasmée du désert belge et cette arrivée en terre promise flamande, Bart de Wever ne peut qu’attendre et ressasser son évangile. Car la terre brûlée de la maison Belgique peut brûler longtemps. Plus longtemps que la durée d’une carrière politique, ou même qu’un parti.
Bart De Wever
Cela le démange de plus en plus. Bart De Wever y revient méthodiquement, insiste. De simple allusion régulière, cela tourne à l’obsession. Cela risque même d’empirer au fur et à mesure que l’on se rapprochera de l’échéance électorale de mai 2024 et au-delà quand il faudra composer de nouveaux exécutifs. Le président de la N-VA entend voir naître son confédéralisme, quitte même cette fois à sortir du cadre légal.
Avec un gouvernement de centre droit et 5 années utiles, la Suédoise avait cette possibilité historique de continuer l’assainissement, de rendre l’Etat Belge plus solide financièrement. La N-VA a largement gaché cette occasion en poussant à des baisses de fiscalité et en déstabilisant le gouvernement.
Ces derniers mois, le président de la NV-A a multiplié les sorties concernant une fusion entre la Flandre et les Pays-Bas. L’écrivain et entrepreneur hollandais Ricus van der Kwast démonte cette idée dans cette lettre ouverte à Bart De Wever. « Cher Bart,
culturellement, Flandre et Pays-Bas ont quatre siècles et demi d’écart ».
Joachim Coens, Egbert Lachaert et Bart De Wever sèment la zizanie entre les catégories sociales les plus basses et attisent rivalités et jalousies. Pour ces personnages politiques, le problème n’est ni le chômage ni la pauvreté, mais bien le chômeur et le pauvre eux-mêmes, ce qu’ils justifient en les décrivant comme des êtres passifs, indignes et ingrats
Le fédéral reprend donc la main, face à la dégradation de la situation. Ce qui n’aurait donc dû être qu’un ajustement sanitaire est un bras de fer politique. Le Codeco d’hier sonne comme une revanche pour Alexander de Croo ou Frank Vandenbroucke, c’est-à-dire pour des partis défendent une certaine primauté du niveau fédéral.
9.000 membres de la N-VA se sont rassemblés dans le parc d’attractions Plopsaland à La Panne ce dimanche. Ils ont fêté la vingtième année d’existence du parti nationaliste flamand. Comment la N-VA est-elle passée d’un nain politique au premier parti de Belgique et quel bilan peut-on tirer après 20 ans de N-VA ?
Cette rentrée démontre que le parti est entre deux eaux. La N-VA se cherche une nouvelle tactique. Et celle-ci semble uniquement reposer sur l’échec espéré de la Vivaldi. Bart De Wever ne cesse de le répéter, la Vivaldi n’existe que contre la N-VA. Cela n’est pas faux, mais en disant cela, il rend l’inverse vrai. Aujourd’hui la N-VA n’existe que contre la Vivaldi. Si celle-ci produit des résultats c’est donc forcément mauvais pour la N-VA.