L’avenir de la pilule abortive aux Etats-Unis se joue devant un magistrat ultra-conservateur à qui des opposants à l’avortement demandent de suspendre son autorisation, il y a 23 ans, par le régulateur du médicament. Depuis la fin de l’arrêt Roe v. Wade le 24 juin 2022, les anti-avortement s’en prennent à la mifépristone, dont l’accès pourrait prochainement être bloqué au niveau national. Le camp «pro-life» s’est mobilisé dans la rue et dans les tribunaux pour parvenir à une interdiction nationale.

En Espagne, le gouvernement de Castille prévoit d’obliger les médecins à proposer aux femmes, avant un avortement, d’écouter les battements de coeur du fœtus. Une mesure dénoncée par la plateforme Abortion Right. « Combien d’autres exemples faudra-t-il dénoncer avant que nos gouvernements réalisent qu’il est plus que temps de protéger ce droit à la santé ? La stratégie mise en œuvre par les mouvements intégristes et conservateurs est globale et s’exerce sur l’ensemble de la planète. »

Les médecins américains désormais obligés d’attendre que leurs patientes enceintes soient en danger de mort avant de pouvoir pratiquer une interruption volontaire de grossesse poussent un cri de colère et d’indignation. Un article scientifique paru récemment a publié des données concernant ces soins médicaux en danger C’est un document rempli de faits, mais aussi de toute la colère et le chagrin de se voir obligés de proposer des soins médicaux de qualité inférieure à des patientes qui souffrent.

Pourquoi les élections de mi-mandat sont-elles presque toujours catastrophiques pour le parti du Président ? En croisant le modèle explicatif des « pertes présidentielles » et le contexte de cette campagne, Mathieu Gallard montre pourquoi les démocrates de Joe Biden ne réussiront probablement pas à conjurer ce mardi la malédiction des midterms — une défaite programmée dont l’ampleur reste toutefois à déterminer.

Le débat sur le droit à l’avortement illustre bien la complexité de la situation d’un pays partagé entre un courant conservateur minoritaire mais de plus en plus agressif et un libéralisme politique majoritaire mais profondément divisé. Au
cours des vingt dernières années et en dépit de campagnes électorales clivantes sur ce sujet de société, l’opinion publique américaine a peu varié et se résume à un soutien réservé au droit à l’avortement qualifié de pro choice contre les adversaires de ce droit, les pro life.

L’opposition parlementaire en Pologne a dénoncé ce lundi 6 juin une disposition gouvernementale obligeant les médecins traitants à inscrire les grossesses dans un registre numérique médical, ce qui pourrait fournir, selon elle, « un nouvel outil de répression » envers les femmes, dans un pays où l’avortement est pratiquement interdit.

Contrairement aux autres démocraties occidentales, les Etats-Unis n’ont jamais vu disparaître l’opposition à l’avortement après sa légalisation. Le sujet est devenu un « marqueur politique structurant » dans le pays. Explications de l’historien Simon Grivet.

Avec les arguments rédigés par Alito et les autres juges conservateurs, les vannes seront ouvertes pour interdire la pilule abortive, faire de l’avortement comme un meurtre ou empêcher les femmes de partir dans un autre État pour avorter, ce qui ne serait ni plus, ni moins qu’une atteinte à la liberté de se déplacer. Et au-delà : la remise en cause du fondement juridique constitué par le droit à la vie privée pourrait rapidement criminaliser la contraception, sans parler des mariages mixtes et des mariages entre personne de même sexe 

la Cour suprême américaine s’apprêterait à annuler l’arrêt historique de Roe v Wade, qui reconnait depuis près d’un demi-siècle le droit à l’avortement. D’autres pays, dont le Brésil et la Pologne, ont également restreint l’accès à l’IVG ces dernières années. Le quotidien The Guardian évoque une « nouvelle ère » globale.