Volodymyr Zelensky vient d’effectuer une tournée triomphale à Londres et Bruxelles – où les parlementaires britanniques et les 705 eurodéputés lui ont réservé un accueil plus que chaleureux. C’est une véritable course à l’échalote entre les institutions pour apparaître la plus favorable à l’Ukraine, la même à laquelle nous assistons entre les différents dirigeants européens.

Empêcher la Russie de « l’emporter », impliquera un engagement financier et militaire plus important que celui fourni jusqu’ici. Et de préparer, avec le reste des institutions, l’opinion à la gravité de la situation. Cela implique une industrie d’armement qui tourne à plein régime, des sanctions plus sévères encore, des sacrifices sur d’autres postes budgétaires, une société résiliente et solidaire.

Un an après le début de l’intervention militaire massive de la Russie en Ukraine (le 24 février 2022) et du soutien tout aussi massif des Européens à l’Ukraine, on peut légitimement se poser la question aujourd’hui. Éléments de réflexion.
L’objectif final recherché des Européens n’est pas le renversement du régime en Russie , mais bien son retrait d’Ukraine. C’est donc une singulière différence par rapport à la définition de la guerre classique.

Si on retire l’aide de l’union européenne a laquelle la Belgique participe pour ne garder que l’effort national, la Belgique dépense 0.05 points de PIB pour l’Ukraine. C’est un peu plus que l’Italie ou l’Espagne. C’est assez proche de la France mais les Pays Bas font le double, le Danemark trois fois plus, les Etats unis et le Canada 4 fois plus, la Pologne 10 fois plus et l’Estonie 20 fois plus que nous avec un peu plus d’1% de son PIB en aide.

Les sondages ne laissent aucun doute sur la question : les Américains sont très largement favorables à un contrôle renforcé des armes. Pourquoi cela ne se traduit-il pas dans la loi ? A cause du « filibuster », une manœuvre qui permet à une minorité de 40 sénateurs sur 100 de tout bloquer. Fusillade après fusillade, les Etats-Unis se retrouvent pris au piège de ces dix vérités, dérangeantes, mais qui constituent le fond du problème d’un pays surarmé.

L’analyse des données sur les morts par armes à feu aux États-Unis révèle des chiffres effrayants qui donnent le vertige. Plus de 17.000 morts en 2022 dont près de 650 mineurs: le bilan des victimes des violences par arme à feu aux États-Unis est terrifiant, selon le comptage des organisations militant pour un meilleur encadrement de la vente d’armes personnelles. « Il y a plus de tueries de masse que de jours dans l’année »

Si les appels à soutenir l’Ukraine sont compréhensibles et moralement justifiables, il ne faut pas perdre de vue les risques d’escalade, affirme le penseur et théoricien de l’École de Francfort. La guerre froide a appris aux Occidentaux que “les conflits avec les puissances nucléaires ne peuvent plus être ‘remportés’ dans le vrai sens du terme, du moins pas par des opérations militaires.”