Le futur du Brésil et de l’Amazonie se jouera en partie dans la fin du sentiment d’impunité, qui a marqué le mandat de Bolsonaro et n’a pas disparu, loin s’en faut. Un certain nombre d’actions menées par les partisans de l’ancien président en témoignent. La plus visible est l’attaque contre les institutions menée lors du putsch raté de la semaine dernière. Mais en arrière-plan, de façon plus discrète, une culture politique de refus de l’ordre démocratique reste très active. L’Amazonie est un de ses terrains, au point qu’on peut y voir une citadelle assiégée par les ultras bolsonaristes.
Amazonie
L’étroitesse de la victoire du candidat à la présidentielle face à Jair Bolsonaro dit combien la tâche est immense, tant le bolsonarisme est désormais ancré au Congrès ainsi que dans de nombreux Etats du géant sud-américain.
Sous les coups de boutoir du réchauffement et la déforestation, l’Amazonie approche plus rapidement que prévu d’un « point de bascule » qui pourrait transformer en savane la plus grande forêt tropicale du monde, puits de carbone vital pour l’équilibre de la planète.
Le pays de Jair Bolsonaro, qui vante un engagement “sans précédent”, demeure pourtant l’un des plus mauvais élèves en matière d’écologie. Il est notamment pointé du doigt pour l’accélération de la déforestation en Amazonie.
Saviez-vous que l’Amazonie pourrait devenir une savane ? Que cette immense forêt tropicale libère désormais plus de carbone qu’elle n’en stocke ? Ravagée par la déforestation, les incendies volontaires et le changement climatique, elle pourrait subir des changements irréversibles.
Depuis le début de la présidence Bolsonaro, en 2019, la déforestation en Amazonie n’a cessé de s’accélérer, facilitée par l’absence de surveillance, selon un rapport réalisé par des universitaires et des experts d’ONG dont le WWF. Sous la pression internationale, le gouvernement brésilien d’extrême-droite a promis de stopper les activités illégales, mais il est en train de faire voter de nouvelles mesures qui vont renforcer l’absence actuelle de surveillance et de sanctions contre les crimes environnementaux.
La forêt amazonienne brésilienne, victime du changement climatique et des activités humaines, a rejeté, ces dix dernières années, plus de carbone qu’elle n’en a absorbé, un basculement majeur et inédit, selon une étude publiée jeudi 29 avril par une équipe internationale dans la revue scientifique Nature Climate Change.