Le futur du Brésil et de l’Amazonie se jouera en partie dans la fin du sentiment d’impunité, qui a marqué le mandat de Bolsonaro et n’a pas disparu, loin s’en faut. Un certain nombre d’actions menées par les partisans de l’ancien président en témoignent. La plus visible est l’attaque contre les institutions menée lors du putsch raté de la semaine dernière. Mais en arrière-plan, de façon plus discrète, une culture politique de refus de l’ordre démocratique reste très active. L’Amazonie est un de ses terrains, au point qu’on peut y voir une citadelle assiégée par les ultras bolsonaristes.

Depuis le début de la présidence Bolsonaro, en 2019, la déforestation en Amazonie n’a cessé de s’accélérer, facilitée par l’absence de surveillance, selon un rapport réalisé par des universitaires et des experts d’ONG dont le WWF. Sous la pression internationale, le gouvernement brésilien d’extrême-droite a promis de stopper les activités illégales, mais il est en train de faire voter de nouvelles mesures qui vont renforcer l’absence actuelle de surveillance et de sanctions contre les crimes environnementaux.

La forêt amazonienne brésilienne, victime du changement climatique et des activités humaines, a rejeté, ces dix dernières années, plus de carbone qu’elle n’en a absorbé, un basculement majeur et inédit, selon une étude publiée jeudi 29 avril par une équipe internationale dans la revue scientifique Nature Climate Change.