Amazon, Starbucks, Apple… Des campagnes de syndicalisation, souvent menées par des jeunes qui se sont politisés à l’université, fleurissent depuis plusieurs mois dans les plus grandes boîtes des États-Unis. Au grand dam des patrons. Le mouvement vient des jeunes. «Il y a un sentiment profond, chez les jeunes, que le système est truqué, qu’il est corrompu et qu’il
ne répond pas à leurs intérêts.»

Le géant du commerce en ligne a travaillé, ces derniers mois, à l’élaboration d’une messagerie interne sur laquelle des mots-clés propres à la rhétorique syndicale – « syndicat », mais aussi « augmentation de salaire », « pétition » ou encore « salaire décent » – seraient tout simplement bloqués. Le même sort serait réservé à un ensemble de termes « représentant des critiques potentielles à l’égard des conditions de travail d’Amazon ». Parmi la longue liste retranscrite par The Intercept, on retrouve notamment les mots-clés « résiliation », « harcèlement », « justice », « liberté » ou encore « robots ».

Après avoir refermé Le système Amazon, une histoire de notre futur (Seuil, éditions du sous-sol, 2021), la longue enquête d’Alec MacGillis, journaliste au New Yorker et pour la fondation Pro Publica, on se dit que l’entreprise incarne plus que toute autre l’adage selon lequel le pire n’est jamais certain. Depuis la crise sanitaire, elle continue d’exacerber les inégalités entre, d’une part, les territoires reculés et pauvres où poussent ses entrepôts, et de l’autre les villes prospères qui accueillent ses cols blancs.

Des centaines d’employés d’Amazon et de Google ont signé une lettre ouverte appelant à mettre fin au projet Nimbus et dénonçant “une tendance inquiétante à la militarisation” de leurs activités. Avec la technologie que nos entreprises se sont engagées à produire par contrat, la politique de discrimination systématique et de déplacement forcé mise en œuvre par l’armée et le gouvernement israéliens à l’encontre des Palestiniens sera encore plus cruelle et meurtrière”, jugent ces employés.

Le groupe de Jeff Bezos a déboursé 8,45 milliards de dollars pour acquérir le studio et son catalogue de 4 000 films. Cet achat à prix d’or est une nouvelle illustration du pari que l’entreprise américaine fait sur le streaming, au détriment des salles de cinéma traditionnelles. S’agit-il d’un engouement éphémère, ou bien le streaming va-t-il continuer à progresser ? En investissant autant d’argent dans MGM, Amazon fait le pari que la seconde option finira par l’emporter.